Alors que les indicateurs économiques mondiaux s’améliorent légèrement, la France pourrait connaître une année 2025 particulièrement difficile, marquée par une croissance atone, une hausse du chômage et des déficits publics préoccupants, selon l’économiste Marc Touati.
Une croissance française en berne
La France devrait connaître une croissance limitée à 0,5% en 2025, soit deux fois moins qu’en 2024. Cette prévision est bien en deçà des hypothèses gouvernementales tablant sur 1,2% à 1,5%, ce qui laisse présager une aggravation des déficits publics. Dans le même temps, la moyenne mondiale devrait se maintenir autour de 3-3,2%.
Le chômage repart à la hausse
Les derniers chiffres d’Eurostat sont alarmants : le taux de chômage français atteint déjà 7,7% fin 2024 et pourrait grimper à 9% fin 2025 pour la catégorie A. Plus inquiétant encore, le chômage des jeunes de moins de 25 ans pourrait atteindre 23% fin 2025, contre 20,5% actuellement.
Des finances publiques qui se dégradent
Le déficit public devrait se maintenir autour de 6,5% du PIB en 2025, bien loin de l’objectif gouvernemental de 5%. La dette publique pourrait atteindre 120% du PIB fin 2025, contre 114,5% fin 2024, soit une augmentation de 250 milliards d’euros pour atteindre 3.600 milliards.
Un marché immobilier toujours en correction
La baisse des prix immobiliers devrait se poursuivre en 2025, avec une correction attendue entre 5% et 10% en moyenne. Certaines villes comme Lyon (-22,4%), Nantes (-19,9%) ou Grenoble (-19,6%) ont déjà connu des baisses importantes depuis leur pic de 2021-2022.
Des solutions existent
Pour redresser la situation, plusieurs pistes sont évoquées : baisse des impôts sur la production, réduction des dépenses de fonctionnement, lutte contre la fraude fiscale et sociale. Ces mesures permettraient de réduire le déficit public de 80 milliards d’euros tout en diminuant la pression fiscale.
Pour les particuliers et les entreprises, l’accent est mis sur la nécessité de diversifier les placements, de développer des stratégies de niche et d’innovation, et d’envisager une expansion à l’international pour profiter de la croissance mondiale.
La reprise pourrait s’amorcer au second semestre 2025, mais cela dépendra largement de la capacité du pays à surmonter ses difficultés structurelles et à mettre en œuvre les réformes nécessaires.