En l’espace de deux décennies, la France a perdu son statut de grande puissance. Elle est devenue une simple colonie numérique des superpuissances américaine et chinoise. Les conséquences sont gravissimes.
Triste spectacle ! Alors que nos élites s’étripent sur la pertinence de leur programme économique pour redresser la France, aucun candidat à la députation, aucun parti politique, aucun des trois grands blocs qui sollicitent les suffrages des électeurs (NFP, RN, Macronistes) n’évoque l’absolue nécessité de retrouver notre souveraineté numérique. Pas un mot dans leurs programmes respectifs ! Or, le déclassement progressif de la France depuis les années 2000, dans tous les domaines, est lié directement au décrochage numérique abandonné aux géants de la Tech. Une étude de la Banque Mondiale place la France au dixième rang mondial en 2024, loin derrière sa position de quatrième en 1992 et sixième en 2008.
Comment en est-on arrivé là ?
La France n’a pas su saisir le virage numérique du début de l’An 2000, laissant les États-Unis et la Chine dominer ce secteur stratégique. Tandis que le numérique devenait une clé essentielle dans l’armement, l’économie, la finance, la presse et même l’agriculture, la France se contentait de voir les aspects amusants de cette révolution menée par des start-ups dirigées par des jeunes en sweat à capuche.
Dépendance technologique
Résultat, deux décennies plus tard, la France est totalement dépendante des technologies étrangères. Car tout le monde désormais utilise le numérique : des start-ups aux grandes entreprises. Et, toutes, utilisent des services américains et chinois pour des besoins variés : messagerie (Gmail), publicité (Facebook Ads), hébergement de données (AWS), télécommunications (Xiaomi, Huawei, Apple), moteurs de recherche, locations de vacances, etc. Même des géants comme Renault et Orange recourent aux services de Google pour leurs activités d’intelligence artificielle et big data.
Cette dépendance aux géants de la Silicon Valley se fait également sentir au sein de l’État. En effet, la Défense Nationale a confié ses logiciels à Microsoft, et le Health Data Hub, plateforme nationale de données de santé, est hébergé par ce même géant américain. Ce qui pose des problèmes de sécurité nationale et de distorsion de concurrence. Il faut reconnaître que les acteurs locaux sont incapables de rivaliser.
Les risques de la colonie numérique
Pourquoi est-ce si grave ? D’abord, parce qu’une grande partie de la valeur créée en France s’échappe vers les pays où siègent ces entreprises technologiques, qui paient très peu d’impôts en France, créant ainsi une concurrence déloyale. Ensuite, avec les lois extraterritoriales américaines, comme le Cloud Act, les données françaises peuvent être accessibles aux autorités américaines. Ce n’est pas tout. Les juridictions américaines peuvent poursuivre et condamner n’importe qui dans le monde qui utilise une messagerie américaine (comme Gmail) ou un logiciel de fabrication US.
Le complexe d’infériorité français
Alors que se développent à grande vitesse les GAFAM autour de la planète, la France et l’Europe observent sans réagir. Comme si les élites souffraient d’un complexe d’infériorité vis-à-vis des États-Unis. La participation enthousiaste des politiques français au CES de Las Vegas en est un exemple parmi d’autres. La France, au nom du libéralisme et de l’ouverture au commerce mondial, s’est vendue aux géants de la tech, ratant l’occasion de développer ses propres solutions technologiques.
Le contrôle planétaire de l’info
Au point que la France, et plus largement l’Europe, sont devenues des colonies numériques, version moderne de la colonisation où les richesses sont pillées, affaiblissant le pouvoir économique, politique et médiatique local.
Comment en sortir ? La solution pourrait venir d’une intervention politique des États-Unis eux-mêmes, comme une éventuelle loi anti-trust pour limiter le pouvoir des GAFAM qui, en quelques années, a pris le contrôle planétaire de l’information via les médias sociaux. On a pu le mesurer, de façon concrète, lors de la crise sanitaire de la covid-19 lorsque toute voix discordante à la doxa fixée par Big Pharma, était purement et simplement censurée, supprimée. Les comptes de nombreux chercheurs et de médecins qualifiés de « complotistes » ont été supprimés de Twitter (devenu X) de Facebook, LinkedIn, etc.
L’hégémonie de la Silicon Valley détruit notre souveraineté, notre économie, notre culture, nos médias, notre autonomie.
Les lignes de code ont remplacé les canons, mais les dégâts sont tout aussi considérables. Et demain, avec le développement de l’IA, nous serons tous devenus des e-esclaves de ces monstres numériques.
Qui s’en soucie vraiment dans nos états-majors politiques ?