Point-de-vue- Alors que les États-Unis, pays ultra-libéral s’il en est, font la chasse à l’optimisation fiscale des entreprises, et augmentent leurs impôts, l’ancien secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert constate que la France fait l’inverse.
Par Christian Eckert
Il y a quelques jours, les U.S.A., pays (ultra) libéral au point d’avoir élu Donald Trump à sa tête, nous faisait la leçon : Joe Biden élabore un (méga) plan d’investissement dont le financement est assuré par une hausse d’un tiers (excusez du peu) du taux de l’impôt sur les sociétés. Dans notre pays Emmanuel Macron a pour sa part préparé un plan de relance en affichant fièrement (comme une dépense) 20 milliards de réduction d’impôts pour les entreprises… Cherchez l’erreur…
Mieux encore : La ministre américaine des Finances, Janet Yellen, propose une taxation minimale pour les entreprises à l’échelle mondiale, quel que soit leur pays d’implantation ! On se frotte les yeux alors même que les pays de l’Union Européenne s’écharpent depuis des années pour laisser le dumping être en son sein le moteur de l’optimisation fiscale des entreprises. Les plus libéraux ne sont peut-être pas ceux que l’on pense !
Taxation des GAFA
Au moment des dernières élections européennes (juin 2018), j’avais dans un post, avancé trois idées pour relancer l’Union Européenne. La seconde consistait à « …ajouter une mesure forte en obligeant à un taux minimal de l’impôt sur les sociétés. Si la taxation des GAFA ne trouve pas de solution avec la proposition actuellement étudiée, un IS minimal (autour de 15%) apportera une partie de la réponse à condition de définir en plus la notion d’établissement stable… ». Cette proposition (comme les deux autres) a suscité l’indifférence générale, y compris dans mon propre camp… Ce dont je n’osais rêver, même à l’intérieur des seules frontières européennes, les États-Unis le proposent à l’échelle mondiale.
Le monde à l’envers…