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PFAS : Ces polluants éternels autour de nous

Les PFAS (prononcez « pifasse »), ou substances per- et polyfluoroalkylées, forment une vaste famille de composés chimiques synthétiques — plus de 12 000 recensés — utilisés depuis les années 1950 pour leurs propriétés exceptionnelles de résistance à l’eau, à la graisse et à la chaleur. En Europe, on compte 23.000 sites contaminés.

PFAS, ces polluants éternels
PFAS, ces polluants éternels

La consommation de l’eau du roinet est interdite dans plusieurs communes de l’Est de la France, notamment dans les Ardennes et dans les Vosges, à cause des PFAS.

Qu’est-ce que c’est exactement ?

Les PFAS sont des molécules dans lesquelles les atomes d’hydrogène sont remplacés, en partie ou totalement, par des atomes de fluor.
Cette liaison carbone-fluor est extrêmement stable, ce qui rend ces substances quasi indestructibles dans l’environnement — d’où leur surnom de « polluants éternels ».
Quelques exemples connus :

  • PFOA (acide perfluorooctanoïque)
  • PFOS (sulfonate de perfluorooctane)
  • GenX, PFNA, etc. (nouveaux PFAS de remplacement)

Où les trouve-t-on ?

On les utilise (ou on les a utilisés) dans de très nombreux produits du quotidien et industriels, notamment : les revêtements antiadhésifs (poêles type Teflon®), les textiles déperlants (vêtements imperméables, tapis, rideaux), les emballages alimentaires (boîtes à pizza, papiers anti-graisse, fast-food), les produits cosmétiques (fonds de teint, mascaras, lotions), les mousses anti-incendie utilisées sur les bases aériennes et dans les aéroports.
Dans les procédés industriels : fabrication de semi-conducteurs, traitements de surface des métaux, etc.

Pourquoi sont-ils problématiques ?

À cause de leur persistance : ils ne se dégradent presque pas dans la nature.
De la bioaccumulation : ils s’accumulent dans les organismes vivants (y compris humains).
De leur toxicité potentielle : certaines études associent l’exposition chronique aux PFAS à des troubles hormonaux, des atteintes du foie, une réduction de la fertilité, un affaiblissement du système immunitaire, voire un risque accru de certains cancers (rein, testicule).

Où les retrouve-t-on dans l’environnement ?

  • Dans l’eau potable (à cause des rejets industriels ou des mousses anti-incendie),
  • Dans les sols et les sédiments,
  • Dans l’air et la pluie,
  • Dans le sang de la quasi-totalité des humains aujourd’hui testés.

Réglementation et actions

L’Union européenne a déjà interdit certains PFAS (comme le PFOA et le PFOS). En 2025, une proposition européenne de restriction globale sur l’ensemble des PFAS est à l’étude. Plusieurs pays (Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Suède, Norvège) poussent pour une interdiction progressive. En France, une loi “anti-PFAS” a été adoptée en 2024 pour restreindre leur usage dans les produits grand public.

Ce que montrent les cartes

1. Forever Pollution Project — Europe entière

Une carte interactive qui recense ~ 23 000 sites confirmés contaminés par les PFAS, et ~ 21 500 sites “présumés” (c’est-à-dire potentiels, à cause d’activités industrielles ou usages suspects).
On voit une densité plus élevée de points rouges dans les régions très industrialisées (Benelux, Lorraine, Rhénanie, Nord de la France, etc.).

2. France — carte nationale (BRGM / Ministère de l’Écologie)

La France a mis en place un outil de visualisation des mesures de PFAS dans divers milieux d’eau : nappes, cours d’eau, eau potable. 
Exemple : en 2024, le taux moyen de PFAS dans l’eau du robinet en France était de ~ 0,025 µg/L. Le seuil règlementaire est 0,1 µg/L. sera.asso.fr
Quelques réseaux d’eau potable dépassent déjà ces normes. 

3. Sites industriels en France

L’association Générations Futures propose une carte des rejets des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement) : ~ 225 sites identifiés comme responsables de la plupart des rejets PFAS.

• En Europe, il y a → 23 000 sites confirmés contaminés + 21 500 sites présumés selon le Forever Pollution Project.
L’Agence européenne de l’environnement (EEA) indique que la pollution aux PFAS est répandue, mais que la surveillance reste inégale selon les États.
En France, le ministère met à disposition plus de 2,3 millions d’analyses sur ~ 21 000 zones.

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