La France fait face à une hausse historique du chômage alors que les indicateurs économiques pointent vers une récession déjà bien installée, explique l’économiste Marc Touati.

Le premier trimestre 2025 a vu une explosion du nombre de demandeurs d’emploi en France, avec une augmentation de 8,7% pour la catégorie A, dépassant le précédent record hors période COVID de 2009. Malgré les tentatives de minimiser cette hausse en l’attribuant à des changements statistiques, les chiffres réels révèlent une situation économique préoccupante.
Une hausse sans précédent du chômage
Les données publiées par la DARES pour le premier trimestre 2025 montrent que le nombre de chômeurs de catégorie A (personnes sans aucune activité) a atteint 3,41 millions, soit une augmentation de 8,7%. Pour les catégories A, B et C combinées (incluant les personnes ayant une activité réduite), le chiffre s’élève à 5,74 millions, en hausse de 4,5%.
Particulièrement inquiétante est la situation des jeunes de moins de 25 ans, avec une hausse vertigineuse de 20,9% sur le trimestre, portant leur nombre à près de 900 000 chômeurs.
Si l’on prend en compte toutes les catégories de A à E, la France compte aujourd’hui environ 6,5 millions de demandeurs d’emploi, un chiffre qui pourrait atteindre 7 millions en incluant les personnes non inscrites.
La récession s’installe durablement
Les indicateurs avancés confirment que la France est déjà entrée en récession. L’indicateur du climat des affaires de l’INSEE se maintient sous la barre des 100 depuis mi-2023, atteignant des plus bas historiques dans plusieurs secteurs :
Le commerce de détail est à son niveau le plus bas depuis novembre 2014 (hors période COVID)
Le bâtiment est au plus bas depuis mars 2016
Les indices des directeurs d’achat (PMI) montrent également une contraction de l’activité, avec des valeurs sous la barre des 50 tant dans l’industrie que dans les services. La France apparaît comme la « lanterne rouge » parmi les économies développées, derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Sept facteurs expliquent cette flambée du chômage
Plusieurs éléments structurels et conjoncturels expliquent cette situation critique :
- Une activité économique en quasi-récession
- Des défaillances d’entreprises à des niveaux historiques
- La multiplication des plans sociaux
- Un coût du travail jugé trop élevé, notamment en raison des charges
- Une fiscalité lourde et instable
- Une inadéquation entre les besoins des entreprises et les formations disponibles
- Une instabilité politique et économique, tant au niveau national qu’international
Les perspectives ne sont guère encourageantes, avec un taux de chômage qui pourrait dépasser 9% pour la catégorie A et atteindre 17 à 18% toutes catégories confondues.
Comment protéger son épargne dans ce contexte ?
Face à cette situation économique détériorée, la question de la protection de l’épargne devient cruciale. Sur le long terme (10 ans minimum), trois placements se distinguent : les actions avec dividendes réinvestis, l’or et l’immobilier.
L’or reste une valeur refuge, ayant atteint 3424 dollars l’once récemment avant de légèrement reculer. Les marchés boursiers demeurent intéressants sur le long terme malgré leur volatilité à court terme. Quant à l’immobilier français, la baisse des prix amorcée devrait se poursuivre en 2025 avant une possible stabilisation en 2026-2027.
Dans ce contexte d’incertitude, maintenir une partie de son épargne en liquidités et diversifier ses placements entre ces différentes classes d’actifs semble la stratégie la plus prudente.