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Bernard Squarcini : deux ans de prison ferme pour activités illicites au profit de LVMH

L’ancien patron du renseignement intérieur a été sanctionné pour avoir monnayé ses réseaux et obtenu des informations confidentielles, notamment pour le compte du géant du luxe.

Bernard Squarcini (Wikimédia Commons)
Bernard Squarcini (Wikimédia Commons)

L’ancien directeur de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), Bernard Squarcini, a été condamné ce vendredi 7 mars à quatre ans de prison, dont deux avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris. Celui que l’on surnomme « le Squale » était poursuivi pour avoir exploité ses réseaux afin d’obtenir et de commercialiser des informations confidentielles, principalement au bénéfice de Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH.

Des infractions multiples et une peine significative

Âgé de 69 ans, Bernard Squarcini devra s’acquitter d’une amende de 200 000 euros et se voit interdit d’exercer toute activité professionnelle dans son domaine pendant cinq ans. La partie ferme de sa peine sera exécutée sous bracelet électronique. Cette condamnation, plus sévère que les réquisitions du parquet qui demandait quatre ans avec sursis et 300 000 euros d’amende, a d’ores et déjà fait l’objet d’une annonce d’appel par son avocate.
Le procès, qui s’est déroulé en novembre dernier, impliquait neuf autres prévenus, dont le préfet Pierre Lieutaud, l’ancien magistrat Laurent Marcadier, ainsi que plusieurs policiers et consultants en intelligence économique.

La surveillance du député Ruffin

Parmi les faits reprochés à l’ancien chef du renseignement figurait notamment la surveillance du député François Ruffin, alors journaliste à Fakir, qui préparait son documentaire Merci Patron ! entre 2013 et 2016. L’opération visait à anticiper d’éventuelles actions de Ruffin lors des assemblées générales de LVMH. Bernard Arnault, cité comme témoin, avait affirmé n’être « absolument pas au courant » de cette surveillance.
Le tribunal a également reconnu Squarcini coupable d’avoir utilisé des agents de la DCRI en 2008 pour identifier un maître chanteur visant Bernard Arnault, d’avoir obtenu des informations confidentielles sur plusieurs affaires sensibles (dont l’affaire Cahuzac), et d’avoir facilité indûment des procédures administratives pour des passeports et des visas.

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