Alors que monde horrifié assiste au pilonnage incessant de l’enclave de Gaza par l’armée israélienne, les dirigeants occidentaux détournent hypocritement les yeux en abandonnant plus de 2,2 millions de personnes sous les bombes. Israël joue avec le feu.
« Dans la nuit de vendredi à samedi, les bombardements intensifs de Tsahal ont provoqué la mort de plus de 2.000 Palestiniens » annonce une source difficilement vérifiable sur le réseau social Telegram. Deux mille morts qui s’ajoutent aux 7500 morts recensés depuis trois semaines, aux dizaines de milliers de blessés que les hôpitaux saturés ou détruits ne peuvent plus soigner, faute d’électricité, d’eau, de gaz, de connexions à internet… Les 2,2 millions de Gazaouis, pris dans la nasse entre la mer et la frontière avec Israël, sont traqués et abattus comme des animaux sauvages. Les immeubles de Gaza sont rasés. Les images diffusées sur les télévisions du monde font froid dans le dos. L’aide humanitaire arrive au compte-gouttes. 21 journalistes ont été tués depuis le début de l’offensive sur Gaza ainsi que 57 fonctionnaires de l’ONU. Et ce n’est pas fini puisque Tsahal annonce une offensive terrestre pour les prochains jours, peut-être dans les prochaines heures.
La Loi du Talion
Les Occidentaux peuvent-ils laisser faire cette tuerie qui, tôt ou tard, se retournera contre eux ? L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, prévient d’un risque « d’engrenage du militarisme » qui peut conduire le monde au bord de l’abîme. Il dénonce « le deux poids deux mesures » dans cette guerre et explique que « la question palestinienne reste, pour les peuples arabes, la mère des batailles ».
Certes, Israël applique la loi du Talion et se venge d’une attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023. Mais le Hamas s’est vengé lui aussi du sort fait aux gazaouis depuis 17 ans et de la colonisation insupportable de la Cisjordanie par les Israéliens.
Le raisonnement sur la recherche des causes de cette nouvelle phase du conflit israélo-palestinien remonte en fait aux premières heures de la création de l’État d’Israël, le 14 mai 1948. Le lendemain, le 15 mai, les armées arabes déclenchent la première guerre de ce conflit qui se poursuit encore de nos jours.
Le Hamas, terroriste ou pas terroriste ?
Justifier la violente riposte d’Israël par le fait que le Hamas est une organisation terroriste ne change rien à l’affaire. Comme le rappelle Me Liliane Glock, avocate nancéienne du Hamas, « au regard du droit français et européen, ils sont terroristes pour des raisons juridiques. Un terroriste, c’est quelqu’un qui est inscrit sur la liste [des organisations terroristes]. Au regard du droit international, la Cour pénale internationale, la Cour internationale de justice, l’ONU, ils ne sont pas terroristes. » Quant à « la colonisation » [c’] est un crime en droit international. La résistance à l’oppression et au crime est parfaitement légitime. »
Soulèvement des pays arabes
Les bombardements de la bande de Gaza ont provoqué un soulèvement sans précédent dans les pays arabes, mais aussi dans plusieurs capitales européennes. À Londres, ce samedi 28 octobre, 200.000 manifestants réclament l’arrêt des bombardements, comme à Stockholm ou à Madrid. À Paris, la manifestation en faveur de la Paix a été interdite par la préfecture de police, interdiction confirmée par le tribunal administratif. Mais ils étaient environ 15.000, place du Châtelet, à se rassembler en soutien à la Palestine.
À Istanbul, en Turquie, ils sont des millions, et encore au Yémen, en Jordanie, et en Cisjordanie… Le monde arabe est en ébullition. Des appels à Hassan Nasrallah, guide religieux du Hezbollah, le mouvement islamiste chiite libanais, sont inquiétants. Armé et financé par l’Iran, le Hezbollah a pour but d’éliminer l’État d’Israël, comme le Hamas. Le rapprochement que l’on a pu voir récemment entre dirigeants du Hamas (sunnite) et du Hezbollah (chiite) à Téhéran laisse crainte le pire. Une guerre régionale aurait des conséquences funestes dans tout le Proche-Orient et bien au-delà.
Israël joue vraiment avec le feu.
En ce moment, dans les rues de Londres, un cri déchirant s'élève, porté par plus de 200 000 manifestants, réclamant la fin des frappes aériennes meurtrières d'Israël et au cessez-le-feu sur Gaza.
Une marée humaine se déploie de voix éprises de justice, d'espoir et de compassion.… pic.twitter.com/7vW4Rw1iB3— Marcel D. (@DubreuilhMarcel) October 28, 2023
Istanbul 🇹🇷, aux côtés de Gaza 🇵🇸#FreePalaestine pic.twitter.com/20xoUhEhdV
— Mustapha (@Mustapha_MCS) October 28, 2023
Franchement écoutez, c'est magistral.#Villepin pic.twitter.com/KuJl18SRUX
— Caisses de grève (@caissesdegreve) October 27, 2023