Barry Alexander Brown évoque dans ce film la jeunesse de Bob Zellner, jeune Américain de bonne famille blanche, qui s’est engagé dans la lutte pour les droits civiques.
C’est dans la ville où il a grandi, Montgomery, dans le Sud des Etats-Unis, que Barry Alexander Brown a tourné « Un fils du Sud » (sortie le 16 mars). La ville de Rosa Parks, personnalité emblématique de la lutte pour les droits civiques, poursuivie en justice pour avoir refusé de céder sa place dans un bus à un passager blanc. Et celle du personnage principal du film, Bob Zellner (incarné par Lucas Till), qui avait écrit son histoire dans un ouvrage, « The wrong side of murder creek : a white southerner in the freedom movement ».
Pur produit d’Alabama, Bob Zellner était un jeune Américain de bonne famille blanche, étudiant brillant, à l’avenir tout tracé, une jolie fiancée… et un grand-père membre du Ku-Klux-Klan. Mais voilà, sensible aux discours de Martin Luther King, le jeune homme est révolté par l’injustice, le racisme, la ségrégation, la violence, et la haine. En plein Sud réactionnaire, et alors que les années soixante sont bousculées par les revendications de la population noire américaine, Bob brave la tradition, la famille, et choisit son camp : il s’engage dans le mouvement de contestation et devient un symbole de la solidarité multiraciale.
Un ton de comédie pour des faits dramatiques
Pour avoir écrit une thèse sur les relations interraciales avec un groupe d’étudiants, et pour avoir assisté à une cérémonie dans une église Afro-américaine, Bob est viré de l’université. Il rejoint ensuite le bus de Freedom Riders, participe à une marche, est pris pour un communiste, d’abord témoin des tabassages et violences en tous genres, il est à son tour menacé et a failli être pendu par le KKK… C’est la jeunesse d’un militant que raconte ainsi « Un fils du Sud », qui avait été sélectionné au Festival du Cinéma Américain de Deauville.
Ce film est produit par Spike Lee, dont Barry Alexander Brown est un proche collaborateur (monteur notamment de « Do the right thing », « Malcolm X », « Inside Man », « BlacKkKlansman »…). Le réalisateur a d’ailleurs choisi un mode de récit parfois utilisé par Spike Lee : raconter des faits dramatiques, faire un récit de caractère historique, mais conserver malgré tout un ton de comédie et de l’humour. Une méthode qui pourra éventuellement perturber les spectateurs, touchés eux aussi par tant d’injustice.
Patrick TARDIT
« Un fils du Sud », un film de Barry Alexander Brown avec Lucas Till (sortie le 16 mars).