Point-de-vue. Pour compenser le prix exorbitant des carburants, Jean Castex annonce une augmentation du barème fiscale des frais kilométriques. Une mesure dérisoire, selon Christian Eckert, ancien secrétaire d’État au Budget.
Par Christian Eckert
Si ce gouvernement envisage de répondre à la hausse des prix des carburants en se limitant à augmenter le barème fiscal des frais kilométriques, c’est évidemment grotesque et injuste. En France, il y a autour de 40 millions de foyers fiscaux. Seuls ceux qui choisissent de déclarer leurs frais réels pourraient être concernés par la mesure évoquée. Ils ne représentent aujourd’hui qu’autour de 6% des foyers fiscaux. Pour bénéficier d’une telle mesure, encore faudrait-il qu’ils soient imposables !
Baisse de la TVA
Augmenter le barème fiscal des frais kilométriques comme le Gouvernement l’évoque ne favorisera donc probablement que moins de 5% des foyers français, évidemment parmi les plus aisés ! Si c’est la réponse à l’envolée des prix des carburants, c’est comme d’habitude faire preuve de mépris des foyers modestes.
Depuis des semaines, Anne Hidalgo propose plutôt qu’une baisse de la TVA soulage tous les Français, quitte à le faire de façon temporaire pour ne pas amputer trop durablement les finances publiques.
Après avoir abaissé les impôts (dits de production) des entreprises pour près de 20 milliards, ce gouvernement serait bien inspiré de renoncer à quelques milliards de recettes fiscales pour accompagner la sortie de crise des ménages, contraints d’utiliser leurs véhicules pour se déplacer.
Pour les uns, c’est « quoiqu’il en coûte », pour les autres, ce serait trop cher !