Le mari d’Alexia Daval a écopé d’une peine sévère mais il échappe à la réclusion criminelle à perpétuité réclamée la veille par l’avocat général. La famille de la victime se dit satisfaite et peut désormais faire son deuil.
Au terme de six journées d’audience devant la cour d’assises de Haute-Saône à Vesoul (70) les jurés ont finalement condamné, ce samedi 21 novembre 2020, Jonathann Daval, 36 ans, à 25 années de réclusion criminelle pour le meurtre de son épouse Alexia. Six journées difficiles pour les parties civiles, les parents d’Alexia et sa famille mais aussi pour tous ceux qui assistaient à ce procès au cours duquel l’accusé a finalement reconnu les faits. Des faits sordides que les experts ont froidement décortiqués devant la cour. Des faits qui remontent au 28 octobre 2017 lorsque Alexia, une jeune femme de 29 ans, quitte le domicile conjugal pour aller faire un jogging. En ne la voyant pas rentrer, son époux, Jonathann, informaticien, donne l’alerte. Trois jours plus tard, le corps de la jeune femme est retrouvé dans un bois, partiellement calciné.
Le 29 janvier 2018, Jonathann a été placé en garde à vue et ont procédé à une minutieuse perquisition de son domicile. Finalement, le 30 janvier 2018, au terme de deux journées de garde à vue, Jonathann Daval, a fini par craquer.
Un caméléon
Si tout ou presque a été dit sur le déroulement des faits criminels, il restait à mieux connaître la personnalité de Jonathann qui, trois mois durant, a réussi à berner tout le monde en laissant croire qu’Alexia avait été tué par un tiers puis en accusant les membres de sa belle-famille. Les psychiatres ont dépeint cette personnalité trouble, voire « caméléon » dira l’un d’eux. Un homme immature, incapable de prendre une décision d’adulte, dira un autre.
Au terme de ces six journées d’audience, l’une des avocats de l’accusé, Ornella Spatafora s’est adressée aux jurés en leur expliquant que « Jonathann n’était pas plus disposé de que vous de basculer dans le crime, car on ne naît pas criminel, on le devient. Quant à Randall Schwerdorffer, autres avocat de l’accusé, il a affirme que « ce meurtre n’était pas prémédité ni réfléchi. C’est ce qu’on appelle un coup de sang » après une dispute entre les époux.
Jonathann a demandé pardon à sa belle famille avant que le jury ne se retire pour délibérer. En sortant de la salle d’audience, la maman d’Alexia, Isabelle Fouillot, s’est dite satisfaite. « C’est ce que j’espérais, dit-elle. C’est une décision à la hauteur de notre souffrance. » Le papa d’Alexia, Jean-Pierre Fouillot, a reconnu que « la justice a bien fait son travail, elle a compris notre douleur et a compris le massacre d’Alexia. »