Nouvelle journée de mobilisation contre la loi Travail, ce jeudi, la huitième depuis le début de la contestation. Défilés à Paris et en province, blocage des raffineries et dépôts de carburants et débrayages dans les transports.
Décidément, la réforme du code du travail aura provoqué de véritables divisions politiques et sociales.
Crise politique à gauche. Les « frondeurs » du PS sont à l’origine d’un séisme sur les bancs de l’Assemblée au point que certains élus ont envisagé de voter une motion de censure contre… leur gouvernement. La mésentente autour de ce texte très c contesté s’est exprimée jusque dans cette passe d’armes entre le Premier ministre et son ministre des Finances. Michel Sapin avait eu la faiblesse d’expliquer devant les caméras de la Chaine Parlementaire qu’il faudrait « peut-être » modifier l’article 2 de la loi Travail, principale source de conflit avec les syndicats. L’article 2 donne la prééminence des accords d’entreprise sur les accords de branches (notamment sur le paiement des heures supplémentaires, les primes de licenciement etc.).
Ce matin, au micro de RMC, Manuel Valls a répondu : « On ne touchera pas à l’article 2… Il est hors de question de changer le cadre et la philosophie » de la loi. Et, bien évidemment, le Premier ministre n’envisage pas son retrait.
62% des Français approuvent
Crise sociale. Plusieurs syndicats appellent à une nouvelle journée de mobilisation. Depuis ce matin, des actions sont menées dans les dépôts et les ports pétroliers. 4.000 stations-service étaient à sac ce matin à 10 heures.
En outre, 16 des 19 centrales nucléaires de France ont voté la grève ce qui va provoquer des baisses de charges, et engendrer des coupures d’électricité.
Côté transports, la grève affecte peu la circulation des trains (4 TGV sur 5 circulent) et, en province, 2 TER sur 3.
Dans les aéroports, des perturbations sont attendues sur l’ensemble du territoire.
Enfin, dans les ports, les grèves s’annoncent dures. Notamment dans l’ouest de la France où l’accès à plusieurs villes est bloqué, comme à Cherbourg et Caen.
En attendant les défilés dans les grandes villes, cet après-midi, un sondage Ifop pour RTL révèle que 62% des Français approuvent le mouvement contre la loi Travail.