Figure emblématique du syndicalisme CFDT en Lorraine, ancien préfet, ancien ministre, Jacques Chérèque est décédé à l’âge de 89 ans.
Originaire de Champenoux, en Meurthe-et-Moselle, Jacques Chérèque a commencé sa carrière à l’usine sidérurgique de Pompey, près de Nancy. Rapidement, il se révèle être un homme de convictions et un leader syndical remarqué. Membre de la CFTC dont une branche deviendra la CFDT, militant du parti socialiste, il gravit rapidement les échelons de son syndicat pour en devenir le numéro 2 dans les années 80.
Jacques Chérèque a lutté auprès des ouvriers durant la période de désindustrialisation de la Lorraine des années 70 et 80. Après l’élection de François Mitterrand à l’Elysée, Jacques Chérèque sera nommé Commissaire de la République (préfet) délégué au redéploiement industriel en Lorraine (1984) puis ministre délégué à l’Aménagement du Territoire et à la Reconversion (1988-1991) du gouvernement Rocard.
Farouche partisan de la décentralisation, Jacques Chérèque a consacré une partie de sa vie à la reconversion industrielle de la région lorraine.
Il avait eu la douleur de perdre son fils, François Chérèque qui fut un grand leader de la CFDT, il y a moins d’un an, le 2 janvier 2017.
Nombreux hommages
A l’annonce de sa mort de nombreux élus et syndicalistes ont tenu à lui rendre hommage. Comme celui de François Hollande, l’ancien chef de l’Etat : « Jacques Chérèque a servi son pays en défendant des idées comme syndicaliste, élu régional et ministre. Dans toutes ses fonctions, il n’a jamais cessé d’être un militant, comme son fils François. J’adresse mes sincères condoléances à toute sa famille. »
Mathieu Klein, président du Conseil départementale de Meurthe-et-Moselle : « Il était l’homme d’une ambition pour la Lorraine tant dans son rapport à l’Europe qu’à chacun de ses territoires.
Les Lorraines et les Lorrains garderont de lui le souvenir du bâtisseur d’une nouvelle étape de l’histoire industrielle de notre région confrontée à la crise. Il en a fallu de la force et de la clarté dans ses convictions politiques, de cette rage de faire, comme il a intitulé son ouvrage en 2007.
Républicain avec passion, il a contribué à la création de la CFDT, fut l’artisan avec Michel Rocard des assises du socialisme en 1974 qui virent tant et tant de syndicalistes rejoindre, à travers le PS, l’aventure de l’union de la gauche qui conduisit à l’élection de François Mitterrand en 1981. »
La Confédération CFDT, la Fédération Générale des Mines et de la Métallurgie CFDT, la CFDT-Lorraine et la CFDT Grand Est saluent un grand militant, un grand syndicaliste, profondément attaché à l’industrie et au territoire.
E.L.