Fâchée d’avoir été démasquée par une caméra de vidéo-surveillance, une voleuse de Nancy porte plainte à son tour pour « atteinte à la présomption d’innocence ». Elle estime illégale la mise en ligne sur Facebook.
L’histoire commence chez un dentiste, rue Jean à Nancy. Alors que le praticien est occupé à soigner un patient, une femme entre dans le cabinet dentaire, attend quelques instants. Il n’y a personne pour l’accueil. La femme s’avance devant un bureau vide, fait le tour, agrippe une sacoche et disparaît.
L’ennui, pour elle, c’est que le dentiste a placé une caméra de vidéo-surveillance dans la pièce. La scène a donc été enregistrée.
Le dentiste décide de publier les images du vol sur sa page Facebook. Car la sacoche contenait des papiers professionnels et personnels mais aussi une somme de 1.000 en espèces. Avec ce commentaire : « Si l’un d’entre vous la reconnaît, je vous serais infiniment reconnaissant de m’en faire part via Facebook ou Messenger ».
Atteinte à la présomption d’innocence
La vidéo a fait le buzz. Toute la presse s’est emparé de l’histoire. Le visage de la voleuse était connu de beaucoup de personnes. La dame a compris qu’elle ne tarderait pas à être démasquée. Elle a pris contact avec un avocat avant de se rendre au commissariat de police de Nancy.
La suspecte est une femme de 52 ans. Elle a reconnu les faits sans problème. « Je suis passée par hasard devant ce cabinet dentaire, a-t-elle expliquée. Je voulais pendre un rendez-vous avec le dentiste. Il n’y avait personne à l’accueil. J’ai vu la sacoche, je l’ai prise. Je m’en suis débarrassée un peu plus loin. Mais je n’ai rien pris à l’intérieur et il n’y avait pas d’argent liquide. »
La voleuse est soutenue par ses deux filles qui trouvent « très cruel » la diffusion des images sur les réseaux sociaux. Cruelle et même « illégale » à leurs yeux car, disent-elles « personne n’a le droit de se faire justice soi-même ».
Elles ont donc demandé à leur avocat de déposer une plainte contre le dentiste de Nancy pour « atteinte à la présomption d’innocence et atteinte à la vie privée. » Ben voyons !
En attendant la voleuse fera l’objet d’une procédure en comparution immédiate sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) le 31 mai prochain.
(photo: le dentiste, vicvtime du vol. Capture écran France3 Lorraine)
E.M.