Tuomas Malinen, Professeur associé d’économie à l’Université d’Helsinki, PDG et économiste en chef de GnS Economics, une société de conseil en macroéconomie, alerte sur une préoccupante propagande de guerre dans les médias finlandais et s’inquiète d’une possible escalade militaire dans la région.
Depuis l’adhésion de la Finlande à l’OTAN en avril 2023, le pays scandinave connaît une transformation radicale de son environnement médiatique et politique. Une évolution qui soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’avenir des relations russo-finlandaises.
Une propagande de guerre croissante
Les médias finlandais multiplient les articles sur la préparation à un conflit potentiel avec la Russie. Des instructions sur les abris anti-aériens aux conseils d’évacuation, la presse prépare activement la population à un scénario de guerre. Cette situation rappelle, selon certains témoins âgés, l’atmosphère qui régnait avant les conflits de 1939 et 1941.
L’influence américaine en question
L’installation de bases militaires américaines sur le sol finlandais et la signature d’un accord de défense (DCA) avec les États-Unis soulèvent des interrogations sur l’autonomie politique du pays. Selon le professeur Malinen, cette présence militaire donne à Washington un levier considérable sur les décisions politiques finlandaises.
Un fossé générationnel
La réception de ce discours belliciste varie selon les générations. Si les baby-boomers et la génération X semblent plus sensibles à cette rhétorique, les jeunes Finlandais se montrent plus critiques et moins enclins à envisager un conflit armé avec la Russie.
Des risques d’escalade
La signature récente d’un accord de défense avec l’Ukraine par le président Alexander Stubb et la désignation officielle de la Finlande comme « pays de première ligne » contre la Russie marquent une rupture historique avec la tradition de neutralité du pays. Cette nouvelle posture pourrait, selon certains experts, accroître les risques d’un conflit futur.
Une stratégie de l’OTAN ?
Pour le professeur Malinen, cette évolution pourrait s’inscrire dans une stratégie plus large de l’OTAN visant à maintenir les tensions avec la Russie. Si le conflit ukrainien venait à s’apaiser, la région nordique pourrait devenir un nouveau point de friction géopolitique.
L’augmentation des tensions dans la région baltique soulève des questions cruciales sur l’avenir de la sécurité européenne et le rôle que la Finlande pourrait être amenée à y jouer.