Isabelle Defourny, présidente de MSF France, revient de la bande de Gaza où 1,9 million de personnes survivent entassées dans une zone de 40 km². Elle accuse.
Plus de 80% de la population déplacée, des conditions de vie dramatiques et une aide humanitaire insuffisante : la situation à Gaza atteint un niveau critique alors que l’hiver approche.
Une population massivement déplacée dans des conditions précaires
La bande de Gaza fait face à une destruction massive avec plus de 80% des bâtiments détruits. Plus de 1,5 million de personnes sont actuellement entassées dans une zone humanitaire de seulement 40 km². Les conditions de vie y sont extrêmement difficiles : les habitants s’abritent sous des tentes de fortune ou de simples bâches en plastique, totalement inadaptées face aux pluies qui commencent à tomber et à l’hiver qui approche.
Une crise alimentaire et sanitaire alarmante
L’accès aux besoins essentiels est dramatiquement limité. Seul un cinquième de la population a reçu une aide alimentaire le mois dernier. L’eau potable est rare et souvent payante, créant de longues files d’attente pour quelques litres. Les conditions d’hygiène sont déplorables, avec des latrines improvisées et aucune infrastructure sanitaire adéquate.
Un système de santé submergé
Face aux quelque 90 000 blessés de guerre, le système médical est saturé. Deux hôpitaux de chirurgie tentent de répondre aux besoins, proposant également des services de physiothérapie et de santé mentale. La pédiatrie et le suivi des maladies chroniques sont également des priorités urgentes, bien que 2 000 patients aient pu être évacués à l’étranger.
Une aide humanitaire entravée
L’acheminement de l’aide fait face à de multiples obstacles : une bureaucratie israélienne complexe, un point d’entrée unique à Kerem Shalom, et le pillage de 30 à 50% de l’aide par des groupes criminels. Cette situation paralyse les efforts humanitaires : sur les 220 lits prévus dans les deux hôpitaux de campagne récemment installés, seuls 25 sont opérationnels faute de matériel médical.
Un appel urgent à l’action internationale
Face à cette situation critique, les organisations humanitaires dénoncent l’hypocrisie des États alliés d’Israël, dont la France, qui maintiennent leur soutien politique et militaire tout en exprimant des condamnations jugées timides. Un cessez-le-feu immédiat et une augmentation massive de l’aide humanitaire sont réclamés pour répondre à l’ampleur de cette crise sans précédent.