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Présidentielle : Macron vacille sur son piédestal

À huit jours du premier tour, le président-candidat commence à avoir la pétoche. Il redoute de ne pas être présent au second tour et, s’il y parvient, d’être battu par Marine Le Pen. Branlebas de combat à LAREM.

Emmanuel Macron (Unlimphotos)
Emmanuel Macron (Unlimphotos)

Jusqu’à ces derniers jours, le président-candidat snobait tous ses challengers à la course à l’Élysée, assuré, par des mois de sondages bidon, d’être réélu sans difficultés. Il n’a pas daigné présenter son bilan aux Français et n’a pas davantage condescendu débattre avant le premier tour. Que c’est difficile, pour Jupiter, de descendre de l’Olympe ! La start-up France ne serait-elle plus à sa mesure ?

Un œuf sur le crâne

Seulement voilà, pendant ce temps, les autres candidats, de l’extrême gauche à l’extrême droite, se sont jetés, corps et âme, dans l’arène politique. Avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins de conviction, plus ou moins de talent. Ils ont labouré la terre hexagonale, ils ont serré des milliers de mains, se sont faits huer, insulter, conspuer, applaudir quelques fois. Certains ont pris un œuf sur le crâne, d’autres se sont faits chahuter, d’autres encore ont chopé le Covid.
Pendant ce temps, le président-candidat, plus préoccupé de géopolitique que de politique intérieure et du sort des Français, attend que le peuple, que dis-je, la populace, le plébiscite, le 10 avril, puis le consacre, le 24 avril, pour la deuxième fois, Dieu de l’Olympe, celui qui commande à tous autres Dieux du Ciel et de la Terre.

Pas de réserve de voix pour Macron

Cependant, les choses ne se passent pas comme prévu. Plus la date des élections approche et plus les lignes bougent, le premier de cordée étant peu à peu rattrapé par ses poursuivants.
Selon un sondage BVA pour Orange et RTL le président-candidat arrive certes en tête des intentions de vote au premier tour, mais il perd un point de plus (27%) alors que, juste derrière lui, Marie Le Pen en gagne 2 (21%). Et Jean-Luc Mélenchon grignote encore quelques points avec 15,5% des intentions de vote. Valérie Pécresse et Eric Zemmour sont à égalité (9,5%). Yannick Jadot est à 5%, Fabien Roussel à 3,5%, Nicolas Dupont-Aignan à 2,5%, Jean Lassalle et Anne Hidalgo à 2%, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou à 1% environ.
Au second tour, ce sondage donne Macron vainqueur à 54,5 contre 45,5 pour Le Pen. Mais un sondage Elabe pour BFMTV donne Macron à 52,5% contre 47,5% pour Le Pen.
L’écart se réduit donc davantage. On est même dans la marge d’erreur.
Certes, le président candidat fait la course en tête du premier tour, mais il n’a pas de réserve de voix pour le second, alors que Marine Le Pen peut compter sur l’essentiel des voix qui se seront portées sur Eric Zemmour, plus celles d’une partie de l’extrême gauche, plus une partie des voix de Valérie Pécresse.
Et là, ça peut basculer.

LAREM sonne le tocsin

L’entourage du chef de l’État a bien compris le danger. « Oui, bien sûr, Marine Le Pen peut gagner » avertit l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. Quelques jours plus tôt, c’est le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin qui sonnait le tocsin lors du Grand Rendez-vous de Cnews/Europe 1 et Les Échos : « Je pense que le président de la République n’a pas gagné par avance l’élection. Le risque est grand qu’un candidat d’extrême droite puisse l’emporter ».
En réalité, c’est toute la Macronie qui s’interroge et s’inquiète. Les scandales à répétition qui éclaboussent soudain le président, le McKinsey Gate, le Rothschild Gate, la gestion de la crise des Gilets jaunes, puis de la crise sanitaire, ses propos inacceptables à l’endroit de ceux qui contestent son autorité, reviennent à la surface.
Jupiter vacille soudain sur son piédestal. À huit jours de l’élection présidentielle, le résultat du scrutin est plus que jamais incertain.

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