France
Partager
S'abonner
Ajoutez IDJ à vos Favoris Google News

Présidentielle : l’affaire est-elle pliée ?

Oui, selon les derniers sondages qui donnent Macron vainqueur dans tous les cas de figure. Mais en politique, rien n’est jamais définitif. Il peut se passer beaucoup de choses d’ici les 10 et 24 avril.

Macron_&_Le_Pen-Foto-AG Gymnasium Melle, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Macron-Le Pen : un remake de 2017? (Foto-AG Gymnasium Melle, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons)

On sait désormais que douze candidats vont prendre le départ de la compétition élyséenne quinquennale, si toutefois Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) obtient, comme il l’annonce, ses 500 parrainages. La liste officielle sera annoncée, ce lundi 7 mars 2022, par le Conseil constitutionnel. Douze, donc, à briguer la magistrature suprême.

Macron à plus de 30% au premier tour

Comme toujours, les sondages donnent une idée des intentions de vote des Français. Ainsi, le tout dernier sondage Ipsos pour le Cevipof, la Fondation Jean-Jaurès et Le Monde, donnent le candidat-président à 30,5%, loin devant Marine Le Pen à 14,5%, Eric Zemmour à 13%, Valérie Pécresse à 11,5%, Jean-Luc Mélenchon à 12%, Yannick Jadot à 7,5%, Fabien Roussel à 4% et Anne Hidalgo à 2,5%. Les autres candidats ne sont pas mesurés.
Au second tour, dans l’hypothèse d’une confrontation entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le score serait sans appel : 59% contre 41% en faveur du président-candidat selon ce même sondage.
Arithmétiquement parlant, l’affaire semble pliée. On s’oriente vers un deuxième mandat pour l’actuel président qui, depuis 2017, a réussi à exploser à la fois le Parti socialiste et Les Républicains, dont les chefs de file ont rejoint le candidat Macron. À commencer par l’ancien président Sarkozy qui s’est abstenu de soutenir Valérie Pécresse.

L’air pollué de la campagne

Reste que les sondages donnent une image des intentions de vote à un instant donné. Or, il reste trente-huit jours avant le premier tour, le 10 avril. C’est très long au rythme où l’actualité vient bousculer nos habitudes et nos certitudes.
De fait, la campagne électorale de 2022 résonne du bruit des bombes qui explosent à deux mille kilomètres de Paris. Les angoisses d’une généralisation du conflit sur le sol européen -et français- la peur d’une attaque nucléaire, minent le moral des Français. Les scènes d’horreur qui passent en boucle sur les chaînes de télé et l’exode de centaines de milliers d’Ukrainiens fuyant la guerre frappent les esprits.
Mais surtout, en France comme ailleurs, on s’inquiète des conséquences économiques que cette guerre va provoquer dans notre vie de tous les jours : explosion du prix de l’énergie (gaz, électricité, carburant) des genrées de première nécessité, effondrement des places financières, impact sur les entreprises…
Après un entretien avec Vladimir Poutine, Macron nous a prévenus : « Le pire est à venir ».

Une équation, des inconnues

C’est donc dans ce climat anxiogène que la France s’apprête à aller voter, les 10 et 24 avril. Douze candidats, deux en tête de tous les sondages, un remake de 2017 ? Pas si simple. Car l’équation est à plusieurs inconnues.
La première, c’est l’abstention. Les Français vont-ils bouder les urnes comme en 2017 (avant le Covid), comme en 2020, pour les municipales (en plein Covid), les départementales et régionales de 2021 (Covid) ?
La deuxième inconnue, c’est le score des partis d’extrême droite. La dispersion des voix entre Le Pen et Zemmour peut favoriser l’émergence de Jean-Luc Mélenchon. On notera aussi que la somme des voix attribuées aux deux partis d’extrême droite (14,5 % + 13%) se rapproche sensiblement du score du premier de cordée.
Troisième inconnue : Le mécontentement tenace des Français à l’égard du président de la République, notamment dans la gestion de la crise des Gilets jaunes, dans les mensonges répétés durant la crise sanitaire (« Je vais emmerder les non-vaccinés ») va-t-il les inciter à constituer de façon informelle « un front anti-Macron » ? Précision qu’il y a environ cinq millions de non-vaccinés en France qui n’ont toujours pas acceptés les paroles blessantes du chef de l’État.
Enfin, quatrième et dernière inconnue : que feront les électeurs français si, demain, à cause de la guerre en Ukraine, le prix de l’essence, du pain, du gaz et de l’électricité est à des niveaux stratosphériques ? Qui sait comment ils vont réagir ? Qui sait comment ils vont voter ?
L’équation n’est pas simple à résoudre. Le résultat du vote à la présidentielle dépend de tous ces paramètres. Une élection n’est jamais gagnée d’avance.

France