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La colère ne faiblit pas !

Au terme de la quatrième journée de mobilisation des Gilets jaunes le bilan est lourd, avec 118 blessés, des dégâts et des incidents à Paris et dans plusieurs villes de France. La suite ? Elle dépend d’Emmanuel Macron.

Manif des Gilets jaunes à Paris, le 8 décembre 2018 (capture euronews)
Manif des Gilets jaunes à Paris, le 8 décembre 2018 (capture euronews)

125.000 manifestants dans toute la France (10.000 à Paris) selon le ministère de l’Intérieur, 1385 interpellations, 974 personnes placées en garde à vue, 118 blessés parmi les manifestants dont 17 parmi les forces de l’ordre, la quatrième journée de manifestation des Gilets jaunes a été marquée par de nombreux incidents à Paris comme dans plusieurs villes de province. Notamment à Marseille, à Toulouse, à Bordeaux, à Nantes, à Caen… Avec, à chaque fois, des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, des lacrymos contre des pavés, quelques voitures brûlées, des magasins vandalisés.
A Paris, l’imposant dispositif des forces de l’ordre encadré par les blindés de la gendarmerie a permis de limiter la casse. On n’a pas assisté, ce samedi 8 décembre, aux dégradations constatées une semaine plus tôt du côté de l’Arc de Triomphe, de la place de l’Etoile et des avenues qui y conduisent.

La misère, une violence

Cependant, cette nouvelle mobilisation du peuple des ronds-points, pour le quatrième samedi successif, témoigne assez de la colère des Gilets jaunes. Une colère intacte depuis le premier jour contre la hausse des taxes, notamment du gazole, contre la vie chère, contre la misère. La France d’en bas se révolte contre la France d’en haut.
Nous l’avons écrit ici plusieurs fois : il y a en France près de 13 millions de Français qui vivent avec moins de 1.200 € par mois, 9 millions qui disposent de moins de 800 €, 1,8 million d’enfants pauvres. C’est-à-dire qui ne mangent pas à leur faim tous les jours.
La misère est une violence incroyable qui provoque des divorces, des maladies, des traumatismes à vie. Une violence qui ne s’efface pas, comme des tags malvenus sur un monument historique, en deux coups de karcher. Mais elle provoque aussi des instants de révolte que l’on a du mal à contenir.

Un cinquième acte ?

Pour ne l’avoir pas compris, Emmanuel Macron en paie le prix. Et c’est bien sur son nom que se cristallisent toutes les rancœurs et les haines longtemps accumulées. Dans toutes les régions de France, on entend le même leitmotiv : ‘’Macron, démission’’.
Le président de la République doit s’exprimer en début de semaine si l’on en croit le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand.
Très bien. Mais pour calmer le jeu, le président jupitérien serait bien inspiré de descendre de son piédestal pour s’adresser au peuple, aux gens qui, certes, ne sont pas grand-chose, mais qui pourraient bien jouer un cinquième acte, le 15 décembre 2018, s’ils estiment ne pas avoir été entendus. Les Gilets jaunes attendent de lui autre chose qu’un discours creux et technocratique. Ils veulent du concret. Des mesures immédiates pour les aider à sortir des difficultés financières. Et des mesures à plus long terme pour instaurer un peu plus de justice sociale dans ce pays.
Faute de quoi, le cinquième acte de ce drame qui n’a que trop duré, pourrait s’achever par une sinistre tragédie.

 

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