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La France en état insurrectionnel

Violents affrontement à Paris, nombreux heurts avec les forces de l’ordre dans les régions : au troisième jour de mobilisation, la colère des Gilets jaunes ne faiblit pas. L’exécutif doit en tirer les conséquences.

De nombreux véhicules brûlés à Paris ce 1er décembre 2018 (photo DR)
De nombreux véhicules brûlés à Paris ce 1er décembre 2018 (photo DR)

Les images spectaculaires retransmises à la télé et sur les réseaux sociaux montrent à quel point cette troisième journée de mobilisation des Gilets jaunes a pris des allures de guérilla urbaine. Notamment à Paris où les manifestants ont mené la vie dure aux forces de l’ordre, dans le quartier de l’Etoile, envahi par les Gilets jaunes. Avenue Foch, avenue de Wagram, avenue Victor Hugo… des voitures retournées et incendiées, du matériel de chantier jeté sur la chaussée, des pavés arrachés et jetés sur les CRS.
Au fil des heures la situation s’est tendue. Pavés contre bombes lacrymogènes. Les affrontements furent très violents. Les rues menant sur l’avenue des Champs Elysées étant bloquées à la demande du ministre de l’Intérieur, les Gilets jaunes se sont éparpillés en différents points de la capitale.

Castaner doit démissionner

Erreur funeste. Stratégie stupide d’un ministre inexpérimenté qui n’a pas su anticiper, qui n’a pas compris qu’il devrait, du même coup, disperser les CRS en cas de baston. C’est exactement ce qui s’est passé. Les nombreux points de friction, dans le 8ème et dans une moindre mesure le 16ème arrondissement ont rapidement tourné à l’insurrection. Et les forces de l’ordre étaient dans l’incapacité de faire face. A la tombée de la nuit, de gros nuages noirs montaient dans le ciel de Paris comme après un bombardement. Du jamais vu.
En début de soirée, on comptait près de 110 blessés dont une vingtaine au sein des forces de l’ordre, près de 270 interpellations, des dégâts considérables entre la Concorde et la place de l’Etoile.

Autour de la place de l'Etoile, de nombreux incidents avec les forces de l'ordre (photo DR)
Autour de la place de l’Etoile, de nombreux incidents avec les forces de l’ordre (photo DR)

A l’évidence, le ministre de l’Intérieur devra en tirer toutes les conséquences politiques : c’est dire démissionner.

En région aussi

Malgré tout, la détermination des Gilets jaunes reste intacte. Ils entendent poursuivre leur mouvement de protestation en dépit de toutes leurs difficultés. Car dans toutes les régions de France, la journée a été aussi marquée par manifestations plus ou moins dures. Ils étaient 600 à défiler dans les rues de Strasbourg en ce 1er décembre, autant à Belfort, à Besançon ou à Châlons-en-Champagne où les Gilets jaunes ont manifesté avec la CGT. A Charleville-Mézières, les manifestants ont brûlé des pneus devant la préfecture, comme au Puy-en-Velay. Ils ont mené des actions plus ou moins pacifiques dans la Marne, dans l’Aisne, dans les Ardennes. Mais aussi dans le Sud, du côté de Marseille, de Toulouse, de Montpellier.
Du nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, la même exaspération, la même colère, le même ras-le-bol de la vie chère, des injustices sociales, de l’arrogance des dirigeants politiques. « Macron, le peuple s’avance » pouvait-on lire sur une pancarte à Paris.
L’heure est grave. Le président de la République ne peut pas ignorer cette révolte. Il doit prendre une décision forte dans les toutes prochaines heures.

 

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