Dans un contexte économique tendu, le gouvernement français lance un nouveau fonds d’investissement dédié à la défense, suscitant de nombreuses interrogations sur sa rentabilité et ses risques réels. L’analyse de l’économiste Marc Touati.

Un produit financier aux contours flous et aux promesses alléchantes
Le gouvernement français a présenté le 20 mars un nouveau fonds d’investissement destiné à financer l’effort de Défense nationale. Présenté comme une opportunité patriotique, ce dispositif présente en réalité de nombreuses zones d’ombre.
Les caractéristiques principales sont les suivantes :
- Investissement minimal de 500 €
- Durée de blocage minimale de 5 ans
- Aucune garantie de capital
- Aucun taux de rendement garanti
- Absence totale de détails sur l’utilisation précise des fonds
Des promesses de rendement jugées irréalistes
Certains médias et responsables évoquent des rendements potentiels de 10 à 15% par an, ce qui apparaît totalement fantaisiste. Nicolas Duf, PDG de BPI France, a lui-même averti que les investisseurs « peuvent tout perdre ».
Un parallèle historique inquiétant
Marc Touati rappelle les emprunts russes de la fin du 19ᵉ siècle, où un million et demi de Français ont perdu leurs économies après avoir investi massivement dans un placement présenté comme sûr.
Un contexte économique déjà fragilisé
Le lancement de ce fonds intervient dans un contexte économique difficile, marqué par :
- Une récession persistante
- Des pertes importantes de la Banque de France
- Une dette publique en augmentation constante
- Des taux d’intérêt élevés
Recommandation : La prudence avant tout
L’économiste conseille donc aux investisseurs potentiels de rester extrêmement prudents. La règle d’or reste : un rendement élevé signifie toujours un risque élevé.
La culture économique et financière apparaît plus que jamais cruciale pour éviter les pièges d’investissements présentés comme miraculeux.