Le Haut-Commissaire aux retraites mis en cause après les révélations « d’oublis » fâcheux dans sa déclaration d’intérêts à la HATVP aurait jeté l’éponge « de sa propre initiative »selon l’Elysée.
La réforme des retraites vient d’en prendre un sacré coup. A la veille de la grande mobilisation des syndicats contre le projet gouvernemental, mardi 17 décembre 2019, le Haut-Commissaire en charge de cette réforme, Jean-Paul Delevoye vient de démissionner. Mis en cause à plusieurs reprises pour n’avoir pas déclaré à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) treize de ses mandats, dont certains étaient rémunérés, le Haut-Commissaire n’avait pas d’autre choix que de se démettre.
L’opposition est montée au créneau durant le week-end pour demander le départ de celui qui, depuis dix-mois, porte la réforme des retraites. Anticor a rappelé opportunément les sanctions pénales encourues par le ministre.
Nombreuses fonctions publiques
Cette affaire est symptomatique des avantages et autres petits arrangement que s’octroient ceux qui, à longueur de journée, nous donnent des leçons de morale, demandent aux Français de se serrer la ceinture quand, eux-mêmes, s’arrangent avec la loi et les règlements pour gagner toujours plus d’argent. C’est précisément ce qui est insupportable, dans ce pays et c’est ce que dénoncent, entre autres, les Gilets jaunes depuis plus d’un an quand ils parlent d’égalité et de justice.
Rappelons quand même que Jean-Paul Delevoye a été conseiller général (Pas-de-Calais), maire de Bapaume, président de l’association des maires de France (1992-2002), ministre (RPR) de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat sous les deux gouvernements de Jean-Pierre Raffarin, qu’il fut médiateur de la République de 2004 à 2011 puis Défenseur des Droits.
Jean-Paul Delevoye a été président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de 2010 à 2015.
Lorsque Emmanuel Macron se présente à la présidentielle, Jean-Paul Delevoye devient président de la commission d’investiture de la République en Marche pour les législatives.
Et maintenant ?
Le 14 septembre 2017 il est nommé Haut-Commissaire à la Réforme des retraites. Le 3 septembre 2019 il est nommé au gouvernement, délégué auprès d’Agnès Buzin, ministre des Solidarités et de la Santé.
Précisons encore qu’il est officier de la Légion d’honneur !
Ses nombreux « oublis » et les conflits d’intérêts manifestes de sa fonction au gouvernement avec les postes d’administrateur rémunérés qu’il conservait l’on définitivement disqualifié pour mener jusqu’au bout la réforme des retraites.
La question est de savoir ce que peut valoir aujourd’hui la réforme des retraites dont le document de base a été élaborée par un homme si peu vertueux ?