Les deux réacteurs de la centrale nucléaire alsacienne seront mis définitivement à l’arrêt en février et juin 2020 annonce EDF.
Cette fois, c’est la bonne. La centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace, la plus ancienne de France, vit ses derniers mois d’activité. L’exploitant, EDF, vient « d’adresser au ministre chargé de la Transition écologique et solidaire et à l’Autorité de Sureté Nucléaire, la demande d’abrogation d’exploiter ainsi que la déclaration de mise à l’arrêt définitif des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim, prévoyant un arrêt du réacteur n° 1 le 22 février 2020 et du réacteur n° 2 le 30 juin de la même année. »
Décret annulé en 2018
La plus vieille centrale nucléaire de France possède deux réacteurs à eau pressurisée REP 900) qui ont été mis en service le 1er janvier 1978, produisant 8.408 GWh par an.
Le site emploie quelque 850 salariés et génère plusieurs centaines d’emplois induis ainsi que des recettes fiscales importantes pour les collectivités du secteur. Avec les 56 autres réacteurs en service dans le pays, Fessenheim l’autonomie électrique de la France.
En raison de son ancienneté, les écologistes plaident depuis longtemps pour une fermeture définitive du site. Le président François Hollande l’avait promise pour 2016. Mais à chaque fois le projet de fermeture a été reporté.
On se souvient aussi de l’annulation par le Conseil d’Etat, en octobre 2018, de l’annulation du décret d’avril 2017 sur la fermeture programmée de Fessenheim au motif « qu’EDF n’avait pas formé de demande pour cette fermeture. »
Protocole d’indemnisation
Reste que la fermeture du site de Fessenheim va générer un manque à gagner important pour EDF. D’où le protocole d’indemnisation par l’Etat qui prendre la forme, selon le communiqué publié par EDF :
• De versements initiaux correspondant à l’anticipation des dépenses liées à la fermeture de la centrale (dépenses de post exploitation, taxe INB, coûts de démantèlement et de reconversion du personnel), qui seront effectués sur une période de quatre ans suivant la fermeture de la centrale. Le total de ces versements devrait être proche de 400 M euros.
• De versements ultérieurs correspondant à l’éventuel manque à gagner, c’est-à-dire les bénéfices qu’auraient apportés les volumes de production futurs, fixés en référence à la production passée de la centrale de Fessenheim, jusqu’en 2041, calculés ex post à partir des prix de vente de la production nucléaire, et notamment des prix de marché observés.
Si les écologistes vont se réjouir de cette décision, les élus des collectivités concernés risquent bien de regretter la manne financière cette la fermeture de la centrale.