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Prenez « Rendez-vous à Tokyo »

Comédie romantique pas comme les autres, le film de Daigo Matsui raconte à rebours l’histoire d’un couple à travers une journée, le 26 juillet.

Ce flash-back progressif demande un effort au spectateur afin de reconstituer cette histoire d’amour.

La logique imposait que sorte le 26 juillet « Rendez-vous à Tokyo », film de Daigo Matsui qui se déroule entièrement le 26 juillet, ou plus exactement des 26 juillet. Ce premier film du réalisateur japonais à être distribué en France (par Art House) raconte l’histoire d’un couple à travers sept 26 juillet, jour anniversaire d’un des deux personnages principaux, Teruo (joué par Sosuke Ikematsu). Danseur devenu technicien lumière à cause d’une blessure, Teruo est désormais un éclairagiste qui met en valeur les artistes ; mais lorsque le théâtre est vide, après le spectacle, il ne peut s’empêcher de monter sur scène et d’exécuter quelques pas.

Un tel soir, dans l’obscurité, il est vu par Yo (jouée par Sairi Itô), une chauffeuse de taxi qui est l’autre personnage principal. Yo est son ancienne amoureuse et c’est leur histoire, leurs « Rendez-vous à Tokyo », dans un passé proche, une époque pas si éloignée où l’on portait tous des masques, à Tokyo comme ailleurs dans le monde. Mais ce récit est fait à l’envers, à rebours, en remontant le temps, à chaque fois un 26 juillet, jamais la même année bien sûr, un retour en arrière depuis la vie après, la séparation, la vie ensemble, jusqu’à leur rencontre.

Suis-moi je te fuis et inversement

Des schémas répétitifs rythment les différents épisodes estivaux, la gym du matin, l’arrosage des plantes, nourrir le chat… dans l’appartement de Teruo qui évolue lui aussi avec le temps, certaines fois tout cela se faisait à deux, et d’autres en solitaire. Dans son véhicule (lieu d’une jolie déclaration), la taxi girl conduit des clients différents, à des endroits différents, des époques différentes. Dans un parc, tel un repère, un homme est assis sur un banc, attendant que sa femme revienne, parfois on lui dit bonjour, parfois non. Il y a aussi un guitariste qui croise l’un ou l’autre, selon les circonstances (la chanson « Night on the Planet » du groupe CreepHyp a inspiré ce film). Ou encore ce cadeau d’anniversaire, l’un de ces fameux 26 juillet, une barrette glissée dans des cheveux longs, devenue inutile lorsqu’ils seront coupés.

Suis-moi je te fuis et inversement, « Rendez-vous à Tokyo » est une comédie romantique pas comme les autres, qui demande un effort au spectateur afin de reconstituer cette histoire d’amour, assembler les morceaux du puzzle temporel. Cela peut prendre quelque temps avant que l’on ne comprenne le mécanisme de ce flash-back progressif, mais c’est aussi ce qui en fait la grande originalité, puisqu’on en sort forcément avec l’envie de le revoir pour mieux en saisir tous les indices. Et surtout, c’est un film qui rappelle que les histoires d’amour commencent bien, en général.

Patrick TARDIT

« Rendez-vous à Tokyo », un film de Daigo Matsui (sortie le 26 juillet).

C’est à rebours que l’on découvre la romance de Yo la taxi girl (jouée par Sairi Itô) et Teruo le danseur blessé (joué par Sosuke Ikematsu).
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