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Dupont de Ligonnès : La source était polluée

La presse s’est magistralement plantée dans l’affaire Dupont de Ligonnès. C’est évident. Pourquoi ? Comment ? Réfléchissons.

Les canalisations en plomb des maisons ou immeubles anciens sont une des sources de contamination possibles, à travers l'eau du robinet. Shutterstock
Les canalisations en plomb des maisons ou immeubles anciens sont une des sources de contamination possibles, à travers l’eau du robinet. Shutterstock

Les journalistes n’inventent pas l’info. Ils s’abreuvent à des sources plus ou moins fiables. Les plus fiables, celles qu’il est inutile de vérifier et de recouper, par définition, ce sont les sources institutionnelles : police, justice, ministères etc. La plupart du temps, ces sources « donnent » l’info aux journalistes (amis) qui n’ont plus qu’à la recopier pour en faire un scoop. On le voit tous les jours avec la publication, en temps réel, des pièces de procédures que l’on retrouve dans les journaux ou à la télé. Les institutions participent ainsi à l’orientation de l’actualité voire à la manipulation de l’opinion publique, en décidant de rendre publique, ou non, telle ou telle information.

Pas si vite…

Dans l’affaire Dupont de Ligonnès, les journalistes ne sont pas allés chercher « l’info » puisqu’ils ne pouvaient pas savoir qu’un individu avait été arrêté à Glasgow. C’est donc la police française qui l’a balancée à des journalistes. En ajoutant, circonstance aggravante, que l’individu avait changé d’apparence physique et qu’il voyageait avec un passeport volé. On sait aujourd’hui que tout cela était faux.
La faute aux journalistes ? Euh… Pas si vite ! Les journalistes se sont abreuvés à une source polluée. C’est imparable. Si je bois de l’eau du robinet qui a été polluée par une bactérie pathogène, je tombe malade. Personne ne songerait à me le reprocher. Car je suis victime de la contamination de l’eau.
Il en est de même avec la pollution de la source journalistique dans l’affaire Dupont de Ligonnès. Les journalistes sont allés vérifier au domicile de l’inconnu interpellé. Ils ont aussitôt douté. Trop tard. Le mal était fait. L’emballement médiatique avait fait ses ravages.
Morale de l’histoire : il ne faut plus boire l’eau du même robinet.

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