Le 9ème LuxFilmFest ouvre aujourd’hui, de nombreuses exclusivités et invités, dont les cinéastes Mike Leigh et Abderrahmane Sissako et le chef-opérateur Darius Khondji.
Le LUXEMBOURG CITY FILM FESTIVAL, qui se déroule du 7 au 17 mars, ne déroge pas à la tradition des éditions précédentes en signant de nombreuses exclusivités – dont, en clôture, la première Internationale de THE BEACH BUM (Harmony Korine). Avec pour invités d’honneur ABDERRAHMANE SISSAKO et DARIUS KHONDJI, cette neuvième édition se distinguera également par la mise en place de séances hommage, un nombre spectaculaire d’avant-premières luxembourgeoises, d’événements professionnels et de collaborations.
Le plus américain des films chiliens ouvrira le bal cette année : GLORIA BELL, remake de Gloria par son auteur Sebastián Lelio. À l’autre bout de la chaîne (Clôture officielle) THE BEACH BUM, la nouvelle folie d’Harmony Korine dont le précédent Springbreakers avait marqué le LuxFilmFest. TEL AVIV ON FIRE (Sameh Zoabi) suit les tribulations d’un vrai-faux scénariste dans le conflit israélo-palestinien ; fine, drôle et luxembourgeoise, cette comédie sera présentée en avant-première à l’occasion de la traditionnelle cérémonie de remise de prix (16 mars).
Dix œuvres se disputeront, cette année, le GRAND PRIX. BIRDS OF PASSAGE (Colombie, Cristina Gallego, Ciro Guerra) est un « Scarface » tribal et halluciné au cœur du trafic de drogue en Colombie. L’actrice Michaela Kurimsky, véritable révélation canadienne dans FIRECRACKERS (Jasmin Mozaffari) viendra défendre ce coming-of-age explosif et féministe. Portrait sans concession d’une famille de freaks anglais sous l’ère Tatcher, RAY & LIZ (Richard Billingham) retrace en trois souvenirs et trois époques un quotidien pour le moins tumultueux. Véritable ovni aux allures de telenovela, ROJO (Argentine, Benjamín Naishtat) est un polar vicieux et tragicomique dans l’Argentine corrompue des années 1970. Autre plongée dans un passé récent : THE ANNOUNCEMENT (Turquie, Mahmut Fazıl Coşkun), ou l’histoire délirante d’un putsch raté. THE GROUND BENEATH MY FEET (Autriche, Marie Kreutzer) est un touchant drame féminin faisant dialoguer sphères familiales et professionnelles. En Russie une légende prétend qu’un homme peut tromper la mort en se déguisant en femme, c’est le postulat de THE MAN WHO SURPRISED EVERYONE (Natasha Merkulova, Aleksey Chupov). THE REALM (Espagne, Rodrigo Sorogoyen), ce thriller haletant inspiré de faits réels vient de tout rafler aux Goya. Dans THE WAITER (Steve Krikris), des événements inattendus vont bouleverser la vie bien rangée d’un serveur minutieux. Et pour fermer le ban de cette compétition : THE THIRD WIFE, un conte contemplatif sur l’amour interdit que l’on doit à la réalisatrice vietnamienne Ash Mayfair.
(CO)PRODUCTIONS LUXEMBOURGEOISES EN AVANT-PREMIERE
Six films seront en lice pour le PRIX DU DOCUMENTAIRE. ANTHROPOCÈNE : L’ÉPOQUE HUMAINE (Canada, Jennifer Baichwal, Nicholas de Pencier, Edward Burtynsky) s’intéresse à l’effrayante consommation de ressources naturelles. Le réalisateur chinois Xiaoshuai Wang revient avec un impressionnant documentaire, CHINESE PORTRAIT. « Parfois, les fantômes les plus terrifiants appartiennent à notre passé » avance GHOSTHUNTER, du réalisateur Ben Lawrence (Australie). HOME GAMES (Ukraine, Alisa Kovalenko) est l’histoire d’une joueuse de football prometteuse. STILL RECORDING (Syrie, Saeed Al Batal & Ghiath Ayoub), ou l’autoportrait d’une génération au cœur de la guerre civile en Syrie. SELFIE (Italie, Agostino Ferrente), l’histoire autofilmée de deux amis qui n’ont pas choisi de naître dans la banlieue de Naples.
Thrillers, documentaires, slow cinema… Un large éventail vous attend dans les séances hors compétition. CE MAGNIFIQUE GÂTEAU ! (Belgique, Emma De Swaef / Marc James Roels) est un pamphlet mordant sur le colonialisme. SEDER-MASOCHISM (USA, Nina Paley), une vision féministe et très humoristique du livre de l’Exode. C’EST ÇA L’AMOUR explore Forbach sous l’œil de Claire Burger, révélée avec Party Girl, un récit tendre et authentique. CUTTERHEAD, un thriller claustrophobe dont on ne ressort pas indemne (Danemark, Rasmus Kloster Bro). Avec FREE SOLO (USA. Elizabeth Chai Vasarhelyi et Jimmy Chin, nominé aux Oscars 2019), vivez le plus grand exploit de l’histoire de l’escalade libre. Les fans de jump scare sont attendus pour GRETA (Neil Jordan). Peter Strickland (UK) revient avec IN FABRIC, hommage au giallo décalé et sardonique. LOS SILENCIOS (Brésil, Beatriz Seigner), une famille qui, fuyant un conflit armé, arrive sur une île peuplée de fantômes. Petit détour du côté du documentaire avec MEETING GORBACHEV (UK) de Werner Herzog et André Singer. SUNSET (László Nemes, Hongrie, France) dépeint la tourmente à l’aube de la Première Guerre Mondiale à Budapest. TOO LATE TO DIE YOUNG (Chili, Dominga Sotomayor) est un coming-of-age dans le Chili de l’après-Pinochet. Et pour finir, un film-événement : VOX LUX de Brady Corbet, l’ascension d’une pop star (Natalie Portman) dans une Amérique traumatisée par les fusillades et le terrorisme.
Cette année, les avant-premières de (co)productions luxembourgeoises vous permettront de découvrir TEL AVIV ON FIRE (évoqué précédemment), FUNAN de Denis Do, INVISIBLE SUE de Markus Dietrich, ANGELO de Markus Schleinzer, CALIFORNIA DREAMING de Fabrizio Maltese, ESCAPADA de Sarah Hirtt, FLATLAND de Jenna Bass, PÉITRUSS de Max Jacoby, POUR VIVRE HEUREUX de Salima Sarah Glamine & Dimitri Linder, TEMBLORES de Jayro Bustamante, ZERO IMPUNITY de Nicolas Blies, Stéphane Hueber-Blies et Denis Lambert. Pas moins de 12 courts-métrages réalisés par ou avec le Luxembourg s’enchaîneront également cette année, pour ce qui constituera un véritable marathon du court.
MASTERCLASS, RENCONTRES ET CONFÉRENCES
Après avoir rendu hommage à Ray Liotta (2017) et Volker Schlöndorff (2018), cette 9e édition aura le privilège de recevoir le réalisateur et metteur en scène anglais MIKE LEIGH, qui se prêtera à une masterclass en compagnie de l’écrivain et critique Michel Ciment de la revue Positif (16 mars à 14h) et recevra un hommage à l’occasion de la Cérémonie de Remise de Prix du Festival (16 mars, 19h). CONVERSATION AVEC DARIUS KHONDJI (Cinémathèque, 9/03), un moment rare avec l’un des plus grands chefs opérateurs du cinéma contemporain. « WRITING FOR A FILM TO BE SHOT IN DIFFICULT CONDITIONS FOR BOTH LOCAL AND INTERNATIONAL AUDIENCES » : l’Arabic Association for Cultural Exchange présente une masterclass de la réalisatrice et scénariste Najwa Najjar, primée pour ses films Pomegranates and Myrrh (2009) et Eyes of a Thief (2014). MÉDIAPART ET ZERO IMPUNITY : SE FAIRE ENTENDRE DANS LE BRUIT MEDIATIQUE (Casino, 15/03), une conférence dédiée à l’activisme politique et au pouvoir des artistes, activistes, politiciens et lanceurs d’alerte qui font entendre leur voix malgré le bruit médiatique, débat animé par Edwy Plenel (Médiapart) et Marion Guth. ABDERRAHMANE SISSAKO (Ciné Utopia, 15/03), premier cinéaste africain à obtenir le César du meilleur réalisateur avec Timbuktu, le cinéaste et producteur mauritanien Abderrahmane Sissako conversera avec l’écrivain et critique Michel Ciment (Positif). ANIMATION A DESTINATION D’UN PUBLIC ADULTE (QG – Casino, 17/03), Stéphan Roelants, fondateur du Studio 352, explore le vaste champ de possibilités qu’ouvrent les techniques d’animation actuelles, dépassant les stéréotypes qui cantonnent l’animation au jeune public. FRITZI – UNE HISTOIRE RÉVOLUTIONNAIRE (Casino, 17/03), les réalisateurs Ralf Kukula et Matthias Bruhn présenteront le processus de développement et de production du long-métrage d’animation Fritzi, racontant l’histoire de la jeune Fritzi qui tente de traverser le Rideau de fer en 1989.
Pour la seconde année consécutive, le LuxFilmFest posera ses valises au Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, pour des rencontres publiques et professionnelles : ateliers jeune public, tables rondes, masterclass, Openscreen et soirées festives. Il hébergera également le Pavillon Réalité Virtuelle du Festival et sera le point de vente principal de tickets et Pass Festival.
Programmation complète : www.luxfilmfest.lu