Deux grosses vagues de chaleur sont attendues sur le terrain politique et social français : le 10 septembre, avec le mouvement de grève « bloquons tout » et le 23, avec l’ouverture de la session parlementaire extraordinaire et le dépôt d’une motion de censure contre François Bayrou. Le Premier ministre tiendra une conférence de presse ce lundi.

La rentrée politique et sociale s’annonce très mouvementée en France. Le 10 septembre, un mouvement de grèves et de protestations est annoncé sur les réseaux sociaux à l’initiative du mouvement « Bloquons Tout ! » qui n’a ni leader ni responsable clairement identifié.
@bloquonstout sur X
Il s’agit d’un appel massif à la mobilisation populaire contre le plan budgétaire d’austérité du Premier ministre François Bayrou pour 2026 qui prévoir de faire environ 44 milliards d’euros d’économies. Ce mouvement, lancé en juillet 2025 par un collectif citoyen se revendiquant « apolitique » (via des comptes comme @bloquonstout sur X et des groupes Telegram), vise un « arrêt total, général et illimité » du pays à partir de cette date. Il s’inspire des Gilets jaunes de 2018, avec des actions pacifiques, mais disruptives.
Les revendications principales
- Opposition aux coupes budgétaires : Suppression de deux jours fériés (8 mai et lundi de Pâques), gel des retraites, non-revalorisation des minima sociaux et salaires, suppression de 3 000 postes dans la fonction publique.
- Réinvestissement dans les services publics : Plus de fonds pour la santé, l’éducation et les aides sociales ; maintien de tous les acquis (âge de la retraite, etc.).
- Justice sociale : Système de santé universel sans franchises médicales ; indexation des salaires sur l’inflation réelle ; lutte contre les inégalités.
- Solidarité : Création de caisses de grève locales et d’espaces de coordination pour soutenir les participants.
Les actions prévues
- Boycott économique : Ne plus consommer dans les grandes surfaces, retirer l’argent des banques traditionnelles pour le placer dans des structures coopératives, payer uniquement en espèces et refuser le sans-contact.
- Désobéissance civile : Grèves générales, blocages de routes, raffineries, ports, gares, aéroports et sites logistiques ; occupations pacifiques de mairies, préfectures, CAF ou France Travail ; refus de certaines obligations administratives (comme garder les enfants à la maison).
- Rassemblements locaux : Une carte interactive (partagée sur les réseaux) liste des points de rencontre dans plus de 20 villes, comme Bordeaux (place des Quinconces à 11h), Pau (place Royale à 10 h 30), Paris (Champs-Élysées potentiellement impactés par les taxis), Lyon, Marseille, Lille, etc. Des blocages stratégiques sont annoncés en Île-de-France (raffineries, stations-service) et dans le Nord.
De nombreux soutiens
- Politiques : Soutenu par La France Insoumise (LFI, avec Jean-Luc Mélenchon appelant à « tout bloquer » et à censurer Bayrou), les Écologistes (80 % de soutien interne), le PCF et partiellement les Socialistes. Le RN exprime une « compréhension » mais reste prudent. Mélenchon insiste sur l’indépendance du mouvement tout en y voyant une opportunité pour une motion de censure, coordination.
- Syndicats : Pas d’appel unifié (union intersyndicale le 1er septembre), mais la CGT (Fédérations Mines-Énergies, Chimie, Commerce) et Sud-Rail appellent à la grève dès le 2 ou 10 septembre. FO a un préavis large (1er septembre-30 novembre).
- Les taxis prévoient des blocages dès le 5 septembre contre les tarifs du transport sanitaire.
- Les pharmacies et hôpitaux parisiens envisagent des fermetures prolongées.
- L’opinion publique : Sondages (Toluna-Harris pour RTL, 22 août) : 63 % adhèrent au mouvement, 70 % favorables à des manifestations contre le budget, 58 % au blocage (80 % chez les Écologistes, 79 % chez LFI, 77 % chez RN). Sur X, des milliers de posts quotidiens avec #10septembre ou #BloquonsTout.
Des incertitudes
Le mouvement est décentralisé (groupes locaux via WhatsApp/Telegram), ce qui rend l’organisation fluide, mais chaotique. Pas de préavis de grève formel pour tous, donc risques légaux pour les participants (sauf sous couvert de préavis FO/CGT). La police se prépare (comme pour les Gilets jaunes), et des ex-Gilets jaunes refusent de rejoindre, craignant une récupération politique. Si cela dégénère, perturbations majeures attendues : transports (RATP/SNCF sans prévisions officielles), écoles fermées, chaos économique. Certains y voient un « piège » ou une « arnaque » (théories complotistes sur X).
« Bloquons tout » le 10 septembre : partis politiques, syndicats… qui dit quoi ?
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«Bloquons tout»: un mouvement appelle à mettre la France à l’arrêt le 10 septembre
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