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L’Iran envisage le blocage du détroit d’Ormuz

Toute nouvelle escalade ferait courir un risque de conflit régional ou mondial. La fermeture du détroit d’Ormuz envisagée par l’Iran aurait des conséquences économiques et politiques majeures. Résumé des épisodes précédents.

Le détroit d'Ormuz vu de l'ISS (Nasa via Wikimedia Commons),
Le détroit d’Ormuz de nuit vu de l’ISS (Nasa via Wikimedia Commons),

L’attaque israélienne préventive (13 juin 2025)

Israël a lancé l’Opération « Rising Lion », utilisant avions de chasse, drones, et sabotages via le Mossad, pour frapper plus de 100 sites en Iran, ciblant installations nucléaires (Natanz, Fordow), infrastructures militaires, et domiciles de hauts responsables, dont de hauts généraux et scientifiques nucléaires. Le bilan iranien fait état d’environ 78 à 80 morts et plus de 320 blessés

La riposte iranienne (13–14 juin 2025)

En réponse, l’Iran a lancé Opération « Promesse honnête 3 » (appelée aussi « Vow of Truth 3 ») : plus de 150 missiles balistiques et 100 drones. Selon l’Etat hébreu, la majorité des missiles ont été interceptés grâce à l’Iron Dome et les systèmes Patriot/THAAD, certains étant aidés par des unités militaires américaines.
Impact humain en Israël : 3 morts, entre 64 et 172 blessés, selon les sources.
D’importants dégâts matériels dans des zones résidentielles de Tel Aviv, Rishon LeZion et Ramat Gan : immeubles endommagés, incendies, voitures incendiées

La dangereuse escalade

Israël avertit que « Téhéran brûlera » si les frappes continuent ﹘ menaces prononcées par le ministre de la Défense Israel Katz et le Premier ministre Netanyahu, ce dernier appelant les Iraniens à renverser leur régime.
Téhéran met en garde que tout pays aidant Israël (États-Unis, Royaume-Uni, France…) sera ciblé.

Conséquences diplomatiques

Les pourparlers nucléaires entre les États-Unis et l’Iran, prévus ce week-end à Oman, sont suspendus, jugés “injustifiables” par Téhéran.
L’ONU, le pape, et plusieurs pays appellent à la désescalade, alors que s’ouvrent des fermetures d’espaces aériens dans la région et que les marchés s’inquiètent de l’impact sur le pétrole et le transport maritime. D’autant que l’Iran envisage la fermeture du détroit d’Ormuz.

Géographie et configuration

  •  Longueur : environ 170 km ; largeur : de ~39 km (21 milles nautiques) à 60 km.
  • Profondeur : jusqu’à ~60 m en moyenne, davantage près de Mousandam (> 200 ft/60 m), allégeant la navigation de gros tankers.
  • Voies de trafic : deux couloirs maritimes opposés de ~3–3,7 km, avec zone tampon centrale

Importance stratégique

  • Point d’étranglement mondial : approximativement 20 % du pétrole mondial et un tiers du gaz naturel liquéfié (GNL) transitent par là, soit près de 20 millions de barils par jour.
  • Hydrocarbures critiques : c’est le seul débouché maritime pour les pays bordiers (Koweït, Qatar, Emirats, Arabie saoudite, Iran, Irak).

Surveillance navale active : l’Iran déploie des moyens (navires rapides, mines) à proximité de Bandar Abbas pour contrôler le détroit. En réponse, une coalition internationale (IMSC) assure la sécurité maritime.

Enjeux géopolitiques

  • Historiquement (empire perse, route de la soie, Compagnies coloniales), le passage a toujours été stratégique.
  • Les tensions récentes (menaces iraniennes de fermeture, crises diplomatiques, militaires, incidents maritimes) soulignent sa vulnérabilité et son rôle dans la stabilité énergétique mondiale.

 

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