Près de deux semaines après sa nomination à Matignon, le 5 septembre, Michel Barnier est à la peine pour former son gouvernement. Macronistes et Républicains lui mènent la vie dure et se chamaillent comme larrons en foire.
Une rencontre reportée et des conditions posées
La rencontre prévue ce mercredi 18 septembre entre Michel Barnier et une délégation de députés macronistes emmenés par Gabriel Attal n’a finalement pas eu lieu. Reportée à l’initiative de Matignon, cette réunion devait permettre d’obtenir des clarifications sur la ligne politique du futur gouvernement. L’ancien Premier ministre Gabriel Attal met la pression sur son successeur, Michel Barnier. Les négociations s’annoncent difficiles entre le camp présidentiel et la droite.
Des hausses d’impôts ?
Gabriel Attal a conditionné la participation de son camp au gouvernement à l’obtention d’informations précises, notamment sur « d’éventuelles hausses d’impôts » et les « grands équilibres gouvernementaux ». Le groupe Ensemble pour la République (EPR) entend ainsi peser dans les négociations.
La menace d’une motion de censure brandie par les macronistes
Le camp présidentiel n’hésite pas à brandir la menace d’une motion de censure si Michel Barnier s’éloignait trop de la ligne fixée par Emmanuel Macron. « S’il s’éloignait de ce mandat politique, s’opposer à Michel Barnier et à son gouvernement reviendrait à respecter la démarche du chef de l’État », prévient le député Marc Ferracci.
La composition du gouvernement, pomme de discorde
Les appétits ministériels des Républicains, qui revendiquent entre un quart et un tiers des portefeuilles, font grincer des dents chez les macronistes. Ces derniers rappellent que le groupe LR ne compte que 47 députés à l’Assemblée nationale, contre 97 pour EPR. « Les LR ont des demandes qui ne sont pas en adéquation avec leur poids politique », résume le député EPR Denis Masséglia.
La question fiscale au cœur des tensions
Dans une déclaration à l’AFP, le Premier ministre, estime « très grave » la situation budgétaire du pays. Il a demandé « tous les éléments pour en apprécier l’exacte réalité. » Mais les macronistes ne veulent pas entendre parle de hausse d’impôts.
Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, a dit qu’il était « hors de question » que son groupe parlementaire, Ensemble pour la République (EPR), soutienne « un gouvernement qui augmente les impôts ».
Face à ces critiques, Matignon a tenté de temporiser, parlant uniquement d’une « plus grande justice fiscale ». Mais la brouille est très forte.
Un problème de méthode et de communication
Au-delà des désaccords sur le fond, certains macronistes dénoncent un manque de transparence de la part de Michel Barnier. « Nous n’avons aucune information sur ce qu’il prépare sur tous les sujets, ce n’est pas acceptable », déplore un ministre démissionnaire.
Alors que Michel Barnier tente toujours de composer son équipe gouvernementale, ces tensions avec le camp présidentiel ne présagent rien de bon pour la suite. L’enjeu dépasse largement la simple formation du gouvernement : c’est bien la bataille pour la prochaine présidentielle qui se joue en coulisses.
On sait que Michel Barnier n’a aucune ambition personnelle pour 2027. D’où la lucidité de son analyse politique et son intransigeance dans la formation de son gouvernement. Si la crise s’aggrave, si on lui rend la tâche trop difficile, Michel Barnier pourrait aussi bien jeter l’éponge. Et laisser le président et la Macronie dans leur inextricable crise politique.
#Matignon 👉 Ça tangue déjà. A peine deux semaines après la nomination de Michel Barnier, le premier ministre sonne l’alerte sur les finances publiques.
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On attend, peut-être pour ne jamais avoir de gouvernement. Le bruit court désormais : Barnier songerait à claquer la porte de Matignon.
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