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Économie : Vers une crise à la grecque, puissance 10 ?

La situation est proche de la catastrophe, explique l’économiste Marc Touati.

"Nous sommes sur un volcan qui est en train d'exploser" (Marc Touati)
« Nous sommes sur un volcan qui est en train d’exploser » (Marc Touati)

« La France ne va-t-elle pas déclencher une crise grecque, puissance 10 se demande l’économiste Marc Touati. Certains me disent que la Grèce, ce n’est pas comme la France. Évidemment, ce n’est pas la même chose, mais les ingrédients sont là pour déclencher une très grave crise, à la fois en France et à l’échelle de l’ensemble de la zone euro. Quelles seront les conséquences pour nous, les citoyens, pour les entreprises, pour notre épargne, pour l’activité, pour le chômage ? Nous sommes aujourd’hui sur un volcan qui est en train d’exploser, et c’est particulièrement dangereux. »

En juin, la situation empire

L’économiste analyse la situation en détail. Notamment avec des chiffres récents qui rendent compte de l’activité économique française sombrant dans la récession. Il évoque les chiffres qui viennent de sortir. Les premières enquêtes menées après la dissolution de l’Assemblée nationale montrent comment réagissent notamment les chefs d’entreprise et les directeurs d’achat. En mai, les directeurs d’achat annonçaient déjà une contraction de l’activité, avant la dissolution. Les premiers chiffres de juin, bien que non définitifs, indiquent malheureusement que la situation empire. La récession était déjà présente avant le 9 juin et s’aggrave après cette date.

La France se distingue négativement

On peut observer ces données à travers différents indicateurs. L’industrie, par exemple, enregistre 23 mois consécutifs de contraction de l’activité, atteignant 45,3 en juin, bien en dessous du seuil de stagnation fixé à 50. Les services, qui résistaient jusqu’à récemment, sont également passés sous la barre des 50 en mai et continuent de baisser en juin. Le composite des directeurs d’achat, intégrant tous les secteurs d’activité, s’effondre à 48,2, annonçant une baisse du PIB au deuxième trimestre, bien avant la dissolution de l’Assemblée nationale, qui a exacerbé l’inquiétude économique.
Comparée à d’autres pays, la France se distingue négativement. Parmi les pays ayant publié leurs indicateurs des directeurs d’achat, la France est le seul grand pays sous la barre des 50, en récession, avant même d’intégrer tous les impacts de la dissolution de l’Assemblée nationale.

Trop d’impôts tue l’impôt

L’INSEE a également publié son enquête du mois de juin, dont les réponses ont majoritairement été recueillies avant le 10 juin, donc à peine influencées par les récents événements. Néanmoins, l’indicateur de sentiment économique montre une baisse de l’activité. Le prochain gouvernement héritera donc d’une situation particulièrement difficile. Les perspectives d’emploi des industriels et chefs d’entreprise en France ne sont pas encourageantes, avec une hausse attendue du taux de chômage, qui pourrait atteindre 8,5 %.
Face à ces défis, certaines propositions politiques, comme l’augmentation des impôts prônée par le Front de Gauche, inquiètent. En tant qu’économiste, je rappelle que des augmentations d’impôts, dans un contexte de charge fiscale déjà élevée, risquent de casser l’activité économique. Trop d’impôts tue l’impôt, comme l’histoire et les expériences passées l’ont démontré. La réalité économique montre que des augmentations d’impôts mènent souvent à une réduction de l’assiette fiscale et à une aggravation des déficits publics.

Apprenons de nos erreurs

Pour finir, je citerai Albert Einstein qui définissait la folie comme le fait de faire toujours la même chose et de s’attendre à des résultats différents. Augmenter les impôts en espérant un résultat positif est une erreur déjà prouvée inefficace. Apprenons de nos erreurs et celles des autres pour éviter de répéter les mêmes fautes. Les solutions doivent être réalistes et pragmatiques pour sortir de cette crise économique sans précédent.

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