L’ancien Premier ministre a déclaré ce mercredi 29 mars au micro de RMC qu’il votera Macron au premier tour de la présidentielle. Sa déclaration provoque un tollé dans l’entourage de Benoît Hamon. Et met le PS en porte-à-faux.
« Je voterai pour Emmanuel Macron. » Après des jours et des jours de rumeurs, le candidat malheureux de la primaire à gauche a enfin franchi le pas. « Je prends mes responsabilités. Ce n’est pas une question de cœur, c’est une question de raison, dit-il. Ce n’est pas un ralliement, c’est un choix de raison. » Il votera Macron pour faire barrage à Marine Le Pen. « L’intérêt supérieur du pays va au-delà des règles d’un parti ou d’une commission. »
Cette décision, bien qu’attendue, a fait hurler dans le camp de Benoît Hamon. On parle de trahison, de manquement à la parole donnée. « Chacun sait ce que vaut un engagement sur l’honneur de Manuel Valls : rien ! » écrit Arnaud Montebourg sur son compte twitter. « Tu nous fais honte » ajoute le député des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci. C’est « Pathétique » pour Aurélie Filippetti. Isabelle Thomas, députée européenne apostrophe l’ancien Premier ministre : « Bon voyage à droite ! ».
Benoît Hamon, lui, n’est pas surpris. « Je savais en gagnant la primaire, que ceux qui ont échoué ne m’aideraient pas. »
La décision de Manuel Valls est en effet lourde de conséquences. Non seulement il contribue à marginaliser la candidature de Benoît Hamon mais, surtout, il prend le risque de faire imploser le parti socialiste.
Pour sa part, Emmanuel Macron qui a entretenu des relations très tendues avec le Premier ministre lorsqu’il était ministre de l’Economie, a « remercié » Manuel Valls en soulignant qu’il ne souhaitait pas gouverner avec lui.
En revanche, dans le camp de la droite, on se félicite de cette clarification. « Toute l’équipe de François Hollande est autour d’Emmanuel Macron, se réjouit François Fillon. C’est ce que j’ai toujours dit, Emmanuel Macron, c’est François Hollande. »
Décidément, chaque jour qui passe contribue à rebattre les cartes dans le jeu politique. Les électeurs parviendront-ils à s’y retrouver ?
M.G.