Au cours d’un conseil d’administration, ce matin, EDF a donné son accord au principe de l’arrêt de la centrale alsacienne en 2018 en contrepartie d’une indemnisation de 446 M€.
Six voix pour, six voix contre. La voix prépondérante du PDG Jean-Bernard Lévy a fait pencher la balance du côté de la fermeture programmée de la centrale nucléaire de Fessenheim lors d’un conseil d’administration d’EDF, ce mardi 24 janvier 2017, au cours duquel les six administrateurs représentant l’Etat n’ont pas pu prendre part au vote (l’Etat étant actionnaire d’EDF à 85,6%).
EDF et ses alliés allemands et suisses seront indemnisés par l’Etat français. L’accord conclu en 2016 prévoit une indemnisation de 446 millions d’euros au moins dont un premier versement d’environ 100 millions d’euros lors de l’arrêt de la centrale. Le solde sera constitué d’une part fixe et d’une part variable tenant compte d’un éventuel manque à gagner pour EDF jusqu’en 2041.
Les syndicats pas d’accord
Les administrateurs indépendants qui ont voté pour la fermeture de Fessenheim sont Laurence Parisot, ex-présidente du MEDEF, Bruno Lafont, ancien patron de Lafarge, Colette Lewiner, conseillère du président de CAPDEMINI, Philippe Crouzet, président du directoire de Vallourec et Claire Pedini, directrice générale adjointe de Saint-Gobain.
Les six administrateurs opposés à la fermeture sont les représentants des salariés. Les syndicats dénoncent la perte de 2.000 emplois et vont tout faire, disent-ils, pour « empêcher ce qui serait un gâchis historique ».
L’entreprise doit désormais déposer une demande d’abrogation d’exploiter Fessenheim qui fera l’objet d’un nouveau conseil d’administration. Celle-ci est liée à l’autorisation de poursuivre la construction de l’EPR de Flamanville.
EDF a également obtenu l’assurance de pouvoir redémarrer le réacteur N°2 de la centrale de Paluel (Seine-Maritime) à l’arrêt depuis 2015.
Fermer la plus ancienne centrale nucléaire du parc français était une promesse de campagne du candidat François Hollande.
E.L.