Le Ministère public genevois confisque neuf biens culturels, issus notamment de la cité antique de Palmyre en Syrie.
Par ordonnance du 22 novembre 2016, le Ministère public genevois a ordonné la confiscation de neuf objets archéologiques séquestrés aux Ports francs de Genève.
Ces objets ont été entreposés aux Ports francs entre 2009 et 2010. Un contrôle de l’Administration fédérale des douanes, opéré an avril 2013, a fait apparaître un soupçon de provenance illégale (vol et/ou pillage) de ces biens. Pour cette raison, les douanes ont contacté, en janvier 2015, l’Office fédéral de la culture. Cet office a mandaté un expert qui a confirmé l’authenticité des biens.
Sur dénonciation des douanes, intervenue fin février 2016, une procédure pénale a été ouverte par le Ministère public en mars 2016 et confiée au procureur Gregory Orci.
Vol et/ou pillage
Les biens culturels représentent une tête d’Aphrodite, une tête de prêtre coiffé de sa tiare, une table circulaire avec décor d’oves et tête d’ibex, un orant, deux stèles anthropomorphes, une stèle à inscription quâtabanite ainsi que deux bas-reliefs funéraires. Ces objets peuvent être datés du IVe au Ier siècle avant l’ère chrétienne, et des Ier au IIIe siècle de l’ère chrétienne s’agissant des bas-reliefs et de la tête de prêtre.
Certains vestiges archéologiques proviennent de Palmyre en Syrie, lieu qui abrite les ruines monumentales d’une cité qui fut l’un des foyers culturels majeurs du monde antique. Le site de Palmyre est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. D’autres oeuvres sont originaires du Yémen et reflètent l’histoire culturelle de la Péninsule arabe méridionale. La tête d’Aphrodite provient de Libye et caractérise l’hellénisation de l’Afrique du Nord.
Plusieurs ont été expédiés vers le Qatar et les Emirats arabes unis. Les éléments recueillis durant l’instruction ont conduit le Ministère public à conclure que les biens séquestrés provenaient de pillages et que leur confiscation devait être ordonnée.
La disparition de ces biens culturels, ou leur destruction, représenterait une perte irrémédiable tant pour les patrimoines nationaux des Etats d’origine que pour le patrimoine mondial.
Dans l’attente de pouvoir être restitués aux Etats d’où ils proviennent, les biens seront confiés au Musée d’art et d’histoire pour être à terme exposés au public.