Après le succès de la primaire de la droite qui a désigné François Fillon comme champion pour disputer la présidentielle, c’est autour de la gauche d’organiser, les 22 et 29 janvier 2017 une primaire au sein de La Belle Alliance populaire (défense de rire) dans laquelle le PS apparaît plus isolé et plus décomposé que jamais !
Cette fois c’est décidé. Le parti socialiste va choisir son candidat à l’élection présidentielle au cours d’une primaire intitulée (ironiquement sans doute) la Belle Alliance populaire qui se déroulera les 22 et 29 janvier 2017. Car cette Alliance est composée presque exclusivement de candidats socialistes et de quelques électrons libres de micro-partis comme l’Union des démocrates et des écologistes.
En effet, les radicaux de gauche ont investi Sylvia Pinel pour les représenter, Europe Ecologie-Les Verts ont désigné Yannick Jadot, les communistes sont malgré eux associés à la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou pour le NPA et Nathalie Arthaud pour le parti trotskiste partent séparément dans la course à l’Elysée qui connaîtra, le 7 mai 2017 le nom du président de la République pour les cinq ans qui viennent. Ajoutons aussi Emmanuel Macron qui préfère ne pas se mélanger aux socialistes. Mais Macron est-il de gauche ?
« Je m’y prépare, j’y suis prêt »
A ce jour, plusieurs candidats ont annoncé leur intention de concourir au sein de la Belle Alliance populaire : Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Jean-Luc Bennhamias, Gérard Filoche et François de Rugy.
Quant à François Hollande, il devrait annoncer très prochainement s’il est ou non candidat à sa propre succession. Sa cote d’impopularité étant telle que l’on voit mal le président briguer un nouveau mandat. En tout cas la date butoir est fixée au 15 décembre.
Le silence de François Hollande agace jusqu’à Matignon. Manuel Valls qui rêve de prendre le départ de la course à l’Elysée a des fourmis dans les jambes. Il l’a confié, dimanche, au JDD. « Je m’y prépare, j’y suis prêt ». Même contre François Hollande ? « Chacun doit mener ses réflexions en responsabilité. Je prendrai ma décision en conscience… »
Ces déclarations dans la presse ont provoqué de grosses tensions entre l’Elysée et Matignon tout au long du week-end. Au point que Manuel Valls a dû préciser qu’il « n’y a pas de confrontation possible entre un président de la République et un Premier ministre ». Il a fallu un déjeuner très médiatisé, lundi, entre le président et le Premier ministre pour calmer le jeu. Donc, pas question de démission de Valls comme le laissaient entendre la rumeur.
Jusqu’à l’Assemblée
Le malaise au sein de l’exécutif s’est déplacé jusque sur les bancs de l’Assemblée nationale. C’est le patron des députés Les Républicains, Christian Jacob qui a remué le couteau dans la plaie. Il interroge le Premier ministre. « Les Français ne supportent plus le spectacle affligeant que vous-même et le président de la République donnez à la tête de l’exécutif (…) Personne n’imagine en effet que le Premier ministre nommé par le président de la République ne lui soit pas loyal jusqu’aux dernières minutes du quinquennat (…) Allez-vous déclarer votre candidature à l’élection présidentielle en ayant, une fois n’est pas coutume, le courage d’assumer vos ambitions ? Et si vous prenez cette décision, vous engagez-vous à démissionner immédiatement ? »
Réponse de Manuel Valls : « Je suis là, comme je l’ai fait depuis que je suis Premier ministre, pour défendre, assumer l’action gouvernementale qui est la nôtre. Pour critiquer et m’opposer désormais (…) au projet de François Fillon… Il n’y a pas de crise institutionnelle parce que ma conception des institutions, c’est l’engagement et la loyauté. »
Affaire à suivre…
M.G.