Le premier tour de scrutin de la primaire à droite nous a réservé quelques surprises, hier soir, puisque François Fillon arrive largement en tête (44%) devant Alain Juppé (28%) et Nicolas Sarkozy (21%). Presque tous les autres candidats appellent à voter Fillon au second tour. Même Sarkozy !
Une surprise. Un choc. Les commentateurs de la vie politique ne cachaient pas leur étonnement à l’annonce des premiers résultats de la primaire de la droite et du centre, ce dimanche soir.
Avec près de 44% des voix, François Fillon a distancé le maire de Bordeaux qui ne recueille que 28% des suffrages et, surtout, l’ancien président, Nicolas Sarkozy, arrivé en troisième position avec 21%. Une belle revanche pour celui que Nicolas Sarkozy appelait, jadis « son collaborateur ».
Les autres, mais ce n’était pas une grosse surprise, ne faisaient que de la figuration. On relèvera simplement le score particulièrement médiocre de Jean-François Copé, bon dernier, avec 0,3% des voix. Il paie la, sans doute, sa gestion calamiteuse de l’affaire Bygmalion lorsqu’il présidait aux destinées de feue l’UMP.
Duel Fillon/Juppé
Nous avions écrit que si Fillon arrivait en seconde position du premier tour, il serait premier du second tour. Son triomphe inespéré pour ce premier tour de piste lui permet donc d’aborder le second sous les meilleurs auspices.
D’autant que Nicolas Sarkozy, bon perdant, a décidé d’apporter son soutien à son ancien « collaborateur ». Il l’a dit en reconnaissant sa défaite alors que les résultats définitifs n’étaient pas encore connus.
« Je respecte et je comprends la volonté de choisir pour l’avenir d’autres responsables politiques que moi, dit-il. J’ai beaucoup d’estime pour Alain Juppé mais les choix politiques de François Fillon me sont plus proches. François Fillon me paraît avoir le mieux compris les défis qui se présentent à la France. Je voterai donc pour lui au second tour de la primaire. »
Bruno Le Maire a annoncé, lui aussi, son soutien à Fillon alors que Nathalie Kosciusko-Morizet préférait rejoindre Alain Juppé. On assistera donc à un duel entre deux anciens Premiers ministres.
« Projet contre projet »
La semaine qui vient sera donc très courte pour les deux candidats en lice pour le second tour.
François Fillon s’est exprimé vers 22 h 30. « Depuis des mois et des mois je trace mon sillon, sérieusement, calmement. Je ne dévie pas dans ma démarche. Autour de nous, une dynamique puissante s’est enclenchée. Je suis porté par celles et ceux qui veulent redresser la France. L’espoir est là, il s’est manifesté avec force partout. Cet espoir vient d’un peuple libre, réfléchi, qui demande qu’on l’écoute et lui fasse confiance. »
François Fillon a promis que sa campagne allait « encore s’accélérer et s’amplifier… Ensemble, nous allons bâtir une alternance forte pour la France ».
Alain Juppé sait bien que la bataille sera rude dimanche prochain. Pourtant, il veut encore y croire. « C’est un combat projet contre projet qui s’engage… Aujourd’hui, il y a eu une surprise. Dimanche prochain, si vous le voulez comme je le veux, sera une autre surprise. »
Une « autre surprise » est certes toujours possible. Mais l’écart entre les deux concurrents est si important que l’on voit mal comment le maire de Bordeaux pourrait rattraper son retard.
Marcel GAY