Le nombre total de décès Covid en France s’élève désormais à 104.543 (+271 en 24 heures) et 9.662 (+18) en région Grand Est. Mais l’épidémie semble enfin marquer le pas et amorce même une légère baisse.
Evolution du coronavirus (Sars-CoV-2) Monde et Europe : les chiffres clés en semaine 16 (source : ECDC)
- Cas dans le monde : 147 443 848 cas confirmés depuis le 31/12/2019 dont 30 290 698 en Europe
- Décès dans le monde : 3 117 542 décès depuis le 31/12/2019 dont 678 653 en Europe
Qu’est-ce qui est déjà connu de la situation en Grand Est ?
Le Grand Est a connu une première vague ayant culminé en semaine 13-2020 (23-29 mars) avec 4 116 passages aux urgences et 1 494 consultations SOS Médecins pour suspicion de Covid-19 et en semaine 14-2020 (30 mars-05 avril) avec 3 777 nouvelles hospitalisations, dont 648 en réanimation et soins intensifs (pour un capacitaire de 471 lits de réanimation en situation normale).
Fin octobre, la région a fait face à une seconde vague avec un pic de 25 329 nouvelles infections à SARS-CoV-2 en semaine 44-2020 (26 octobre-01 novembre) et 1 605 nouvelles hospitalisations (dont 223 en réanimation et soins intensifs) en semaine 46-2020.
Depuis la semaine 10-2021 (8-14 mars) la circulation virale a repris son augmentation jusqu’en semaine 13 engendrant un nombre élevé de cas sévères de Covid-19 et une pression très forte sur le système de soins. Cette augmentation conduit à de nouvelles mesures nationales
collectives de freinage de la circulation virale pour 4 semaines à compter de début avril (3 ième confinement).
Qu’est-ce qui est nouveau dans ce Point pour la région ?
En semaine 16-2021, 3 ème semaine du 3 ème confinement, le nombre de nouveaux cas a légèrement décru (14 053 nouveaux cas contre 15 899 nouveaux cas en semaine 15-2021).
Cette légère diminution survient alors que le nombre de personnes testées diminue également en semaine 16-2021 (189 731 contre 212 189 personnes en semaine 15-2021), en raison notamment de l’arrêt des dépistages systématiques réalisés par l’Éducation nationale suite à
la fermeture des établissements scolaires depuis la semaine 14-21 (le recul de l’activité analytique est ainsi très fort chez les 0-9 ans et les 10-19 ans).
Le taux d’incidence connaît une légère diminution pour la troisième semaine consécutive (255 nouveaux cas /100 000 habitants contre 286 en semaine 15-21 et 297 en semaine 14-21) et reste en-dessous du taux d’incidence national (339 nouveaux cas / 100 000 habitants). Le taux de positivité est quant à lui stable pour la troisième semaine consécutive (7,4 % contre 7,5 % en semaine 15-21 et 7,2 % en semaine 14-21).
Malgré cette diminution légère mais encourageante de la circulation virale, la situation épidémique reste toujours préoccupante en semaine 16-21 avec un taux d’incidence largement supérieur au seuil de circulation active du virus (fixé à 50 nouveaux cas / 100 000
habitants) et qui reste à un niveau soutenu. La circulation virale reste ainsi élevée dans toutes les classes d’âge et varie de 135 / 100 000 chez les 0-9 ans à 391 / 100 000 chez les 20-29 ans. Plus de deux tiers (68 %) des nouveaux cas testés en semaine 16-21 ont moins de 50 ans et sont donc, a priori, moins exposés au risque de forme grave, même si la sévérité des variants chez les plus jeunes semble augmentée.
En semaine 16-2021, la circulation virale diminue, de manière modérée et dans un contexte de fort ralentissement de l’activité analytique, dans neuf départements de la région : la Meurthe-et-Moselle (252 cas / 100 000 habitants contre 321 en semaine 15-21), la Moselle (199 cas / 100 000 habitants contre 243 en semaine 15-21), les Vosges (250 cas / 100 000 habitants contre 303 en semaine 15-21) et la Marne (306 cas / 100 000 habitants contre 347 en semaine 15-21).
Cette diminution est plus modérée dans les départements de l’Aube (301 cas/100 000 habitants), le Bas-Rhin (268 cas / 100 000 habitants), le Haut-Rhin (206 cas / 100 000 habitants) et les Ardennes (308 cas / 100 000 habitants) et la Meuse (293 cas / 100 000 habitants). La Haute-Marne est le seul département dans lequel est observée une augmentation du taux d’incidence (375 cas pour 100 000 habitants).
Circulation des variants émergents du SARS-CoV-2
En semaine 16-21, sur les 16 828 tests de première intention positifs (tests RT-PCR et antigéniques) domiciliés dans la région, 61,3% (soit 10 314) sont associés à un test de criblage enregistré dans SIDEP. Parmi ces tests positifs criblés, 82 % correspondent à une suspicion de variant 20I/501Y.V1 (UK) dit « britannique » (en légère augmentation par rapport à la semaine précédente avec 80 %) et 9% correspondent à une suspicion de variants 20H/501Y.V2 (ZA) dit « sud-africain » ou 20J/501Y.V3 (BR) dit « brésilien » (stable en comparaison de la proportion
observée la semaine précédente : 9%).
Comparé au niveau national, la région Grand Est présente une circulation similaire des suspicions de variant 20I/501Y.V1 (UK), mais une circulation plus importante des suspicions de variants 20H/501Y.V2 (ZA) ou 20J/501Y.V3 (BR).
Le variant 20I/501Y.V1 (UK) circule très majoritairement dans l’Aube (87 %), la Meuse (86 %) et la Marne (85 %). En Moselle, il représente 79 % des tests de criblage.
La circulation des suspicions de variants 20H/501Y.V2 (ZA) et 20J/501Y.V3 (BR) est également hétérogène selon les départements, allant de 1,2 % dans les Ardennes à 16 % en Moselle, sachant que les résultats des enquêtes FLASH (portant sur des échantillons aléatoires de
prélèvements positifs) y compris les résultats définitifs de FLASH#6 confirment qu’il s’agit exclusivement du variant 20H/501Y.V2 (ZA). Les premiers résultats de FLASH#7 (13 avril) ne sont pas encore exploitables pour le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et la Guadeloupe, le séquençage étant encore en cours.
L’enquête FLASH#8 a eu lieu sur un échantillon aléatoire de prélèvements positifs du mardi 27 avril et intègre un sur-échantillonnage du département de la Moselle.
Formes graves de la Covid-19
La circulation virale élevée entraîne toujours une fréquence élevée de formes graves nécessitant une hospitalisation ainsi que de décès en établissement de santé. La pression sur le système de soins régional ne se relâche que très lentement.
Le nombre de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 dans les structures d’urgence est aussi en diminution modeste par rapport à la semaine précédente (800 passages en semaine 16-2021 contre 873 en semaine 15-2021) et représente 3,9% de la part d’activité des services d’urgence. Cette tendance, elle aussi encourageante, diffère toutefois selon les départements.
Les nombres de nouvelles hospitalisations (n=993) et de nouvelles admissions en réanimation et soins intensifs (n=227) pour Covid-19 sont en baisse par rapport à la semaine précédente mais restent à un niveau soutenu (respectivement n=1 091, soit –9% et n=243, soit –6,6 % en
semaine 15-2021). Le nombre de décès liés à la Covid-19 dans les établissements de santé (n=196) ré-augmente légèrement par rapport à la semaine précédente (n=174 en semaine 15-2021).
Le nombre de consultations pour suspicion de Covid-19 des cinq associations SOS Médecins est néanmoins en forte baisse (206 consultations en semaine 16-2021 contre 320 en semaine 15-2021), représentant ainsi 6,8 % des consultations contre 7,3 la semaine dernière.