Du 1er janvier au 8 février 2021, 81 567 décès, toutes causes confondues, sont enregistrés en France à la date du 19 février 2021, soit 13 % de plus que sur la même période de 2020 (+ 9 660 décès) et 6 % de plus qu’en 2019 (+ 4 740 décès), les décès causés par la grippe hivernale ayant été plus nombreux début 2019 que début 2020. Ce nombre est toutefois encore provisoire et sera révisé à la hausse dans les prochaines semaines (Insee).
Le nombre moyen de décès enregistrés quotidiennement a augmenté la première quinzaine de janvier 2021 après une légère diminution en décembre 2020 : 2 130 décès sont ainsi enregistrés en moyenne chaque jour entre le 1er et le 15 janvier contre 2030 la quinzaine précédente. Durant la deuxième quinzaine de janvier, le nombre moyen de décès quotidien s’établit à 2 120 soit une stabilisation selon les données – encore provisoires – enregistrées au 19 février 2021.
Dans quasiment toutes les régions de France métropolitaine, le nombre de décès enregistrés entre le 1er janvier et le 8 février 2021 est supérieur à celui mesuré sur la même période en 2019, comme en 2020. Pour suivre l’évolution de la mortalité en 2021, l’Insee fait le choix de privilégier la comparaison avec l’année 2019, année sans épidémie Covid.
Dans les régions
Ce choix, qui s’impose pour la période à partir de mars, conduit en ce début d’année à comparer la période hivernale de janvier-février 2021 à la période hivernale de janvier-février 2019, marquée par une grippe saisonnière plus virulente que celle de janvier-février 2020. Santé Publique France a ainsi estimé qu’en janvier-février 2019, l’excès de mortalité toutes causes confondues avait été de 13 100 et que 8 120 décès étaient au cours de cette période attribuables à la grippe. La grippe de l’hiver 2019-2020 a quant à elle, selon les estimations de Santé Publique France, occasionné environ moitié moins de décès qu’à l’hiver 2018/2019 (3 680 selon le décompte arrêté au 15 mars 2020).
En France métropolitaine, l’excédent de décès par rapport à 2019 est le plus important en Bourgogne-Franche-Comté (+ 20 %), Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 18 %) et Grand-Est (+ 17 %). Il est faible en Occitanie, Normandie et Nouvelle-Aquitaine. Trois régions enfin enregistrent – selon les données encore provisoires disponibles au 19 février – un nombre de décès entre le 1er janvier et le 8 février 2021 inférieur à celui constaté sur la même période en 2019 : la Corse (- 9 %), la Bretagne (- 5 %) et l’Île-de-France (- 2 %).
Au cours de la seconde quinzaine de janvier 2021, le nombre moyen de décès quotidiens a diminué par rapport à la première quinzaine dans la moitié des régions de France métropolitaine, notamment dans le Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté, deux régions marquées par un fort excédent de décès début 2021. À l’opposé, le nombre de décès augmente de plus de 3 % en Corse, Bretagne, Centre-Val de Loire ainsi qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Dans les départements
Au niveau départemental en France métropolitaine, les deux tiers des départements enregistrent, entre le 1ᵉʳ janvier et le 8 février 2021, un nombre de décès supérieur à la même période de 2019. Pour quatorze d’entre eux la hausse dépasse 20 %. Les plus fortes augmentations sont enregistrées dans le Jura et l’Ardèche (+ 37 %), la Haute-Saône (+ 36 %) et les Deux-Sèvres (+ 33 %). Les plus fortes baisses concernent la Corse-du-Sud (- 17 % ), le Lot-et-Garonne (- 16 %), l’Aveyron (- 14 %) et les Côtes d’Armor (- 13 %).
Pour les départements les moins peuplés, ces évolutions doivent être interprétées avec précaution, le nombre de décès pouvant davantage fluctuer d’une année sur l’autre.
La situation est hétérogène dans les départements d’outre-mer. Au cours de la période allant du 1ᵉʳ janvier au 8 février 2021, les décès toutes causes confondues augmentent fortement par rapport à la même période de 2019 à Mayotte (+ 56 %) tandis qu’ils sont stables à La Réunion (+ 1 %). Ils baissent légèrement en Martinique (- 2 %) et davantage en Guadeloupe (- 6 %) et en Guyane (- 11 %). Comme pour les départements métropolitains les moins peuplés, ces évolutions doivent être interprétées avec prudence, notamment en Guyane et à Mayotte.
Précision: Si le nombre de décès est supérieur de 6 % en France sur la période du 1ᵉʳ janvier au 8 février 2021 par rapport à la même période de 2019, il n’augmente que pour les personnes âgées de plus de 65 ans. En effet, le nombre de décès enregistré entre le 1er janvier et le 8 février 2021 est inférieur à celui constaté sur la même période en 2019 pour les jeunes (- 19 % pour les moins de 25 ans) mais aussi pour les personnes âgées de 25 à 49 ans (- 14 %) et celles ayant entre 50 et 64 ans (- 9 %). Les décès sont en revanche supérieurs à 2019 pour les 65 à 74 ans (+ 5 %) et surtout pour les plus de 75 ans (+ 10 %). Tous âges confondus, l’excédent de décès est en revanche équivalent pour les hommes et les femmes.