Plusieurs centaines d’agriculteurs de l’ouest ont décidé de bloquer l’usine Lactalis de Laval, dans la Mayenne. Ils réclament une valorisation du prix du lait.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Lactalis, premier groupe mondial de transformation des produits laitiers achète en ce mois d’août 256 € la tonne de lait aux producteurs contre 363 € il y a deux ans. Les éleveurs, pris à la gorge, ne peuvent plus accepter la baisse du prix du lait.
Et ils le font savoir par des actions spectaculaires. « Aucun camion Lactalis ne sortira de l’usine tant que nous n’aurons pas obtenu satisfaction » a indiqué à la presse Philippe Jehan, président de la FDSEA de la Mayenne. Toutes les routes d’accès à l’usine sont bloquées. « Nous ne voulons rien d’autre que vivre de notre métier ».
« Le beurre et l’argent du beurre »
La situation est particulièrement difficile pour les agriculteurs en général et les producteurs de lait en particulier. Le nombre d’exploitations ne cesse de diminuer en raison de la crise du lait dans toute la France et le prix du lait est constamment à la baisse. « Ils veulent le beurre et l’argent du beurre » lâche un éleveur. « Je ne sais pas si je vais continuer. On nous étrangle. »
Le problème n’est pas seulement français, il est européen.
Pourtant, les éleveurs constatent que les produits de grande consommation ne sont pas à la baisse et, surtout, que les prix des produits laitiers dans les grandes surfaces ne baissent pas pour les consommateurs. D’où leur colère. Une colère qui ne retombera pas si le prix du lait n’augmente pas.
E.L.