Un demi-million de destructions nettes d’emplois salariés, principalement dans l’intérim (Insee).
À la fin du premier trimestre 2020, l’emploi salarié chute de 2,0 %, soit 502 400 destructions nettes d’emplois par rapport à la fin 2019. L’emploi salarié retrouve son plus bas niveau depuis le quatrième trimestre 2017. La baisse concerne presque exclusivement le secteur privé avec 497 400 destructions nettes (soit −2,5 %) tandis que la fonction publique perd 4 900 emplois (soit −0,1 %). Sur un an, l’emploi salarié chute de 304 700 (soit −1,2 %). Il baisse de 317 200 dans le privé mais augmente de 12 400 dans la fonction publique.
L’emploi intérimaire concentre la plus grande part de la chute au premier trimestre et baisse de −40,4%, soit −318 100 emplois. Hors intérim, l’emploi salarié baisse de 0,7 % (−184 300 emplois).
Sur le champ dit «marchand non agricole» (industrie, construction et tertiaire marchand), l’emploi salarié est mesuré en série longue trimestrielle depuis fin 1970. Au premier trimestre 2020 il chute de 2,8 % (soit −485 400 emplois) : il s’agit de la plus forte baisse sur cette série. Ce recul est en particulier nettement plus marqué qu’au quatrième trimestre 2008 (−0,8 %) et au premier trimestre 2009 (−0,9 %).
L’emploi intérimaire enregistre une baisse historique de -40,4%
À la fin du premier trimestre 2020, l’emploi intérimaire s’effondre : −40,4 % par rapport à fin 2019 (soit −318 100 emplois). Sur un an, il baisse de 41,0 % (soit 326 100 destructions d’emplois). Il retrouve un niveau comparable à celui de 2009.
Cette baisse est la plus importante de la série trimestrielle d’emploi intérimaire, disponible depuis le premier trimestre 1990. Par comparaison, lors de la crise économique de 2008-2009, l’emploi intérimaire avait baissé de 13,9 % au quatrième trimestre 2008 puis de 13,0 % au premier trimestre 2009.
Hors intérim l’emploi baisse dans tous les secteurs, particulièrement dans les services marchands
Au premier trimestre 2020, l’emploi industriel recule de 0,4 % (−11 300 emplois). Il s’agit de la première baisse depuis le premier trimestre 2017. L’industrie perd 8 000 emplois salariés par rapport à son niveau un an plus tôt (soit −0,3 %).
Dans la construction, l’emploi salarié décroît également de 0,4% (−5 600 emplois). L’emploi dans ce secteur n’avait pas baissé depuis fin 2016. Néanmoins, du fait du dynamisme des trimestres précédents, l’emploi dans la construction demeure supérieur de 24 500 à son niveau un an plus tôt (soit +1,8% en un an).
Dans les services marchands, l’emploi salarié chute de 3,7 % soit 468 400 destructions nettes, en majorité dans l’intérim. Hors intérim, il se replie tout de même fortement : −1,3 % soit −150 300 emplois. La baisse du premier trimestre 2020 annule les hausses des trois trimestres précédents et l’emploi dans les services marchands hors intérim retrouve quasiment son niveau de l’année précédente. L’emploi salarié se replie fortement dans le secteur de l’hébergement-restauration (−4,4 % soit −50 600 emplois) et celui des « services aux ménages » (−2,8 % soit −37 400). Son recul est moins accentué dans le secteur des transports (−0,9 % soit −12 200) et celui du commerce (−0,7 % soit −22 400 emplois).
Enfin, l’emploi salarié dans les services principalement non marchands baisse de 0,2 % soit 15 500 destructions d’emploi. Il reste légèrement supérieur à son niveau un an auparavant (+6 700 soit +0,1 %).