Quitter ou rester ? That is the question. Alors que les Britanniques se rendent aux urnes ce jeudi, partisans et adversaires du Brexit ont jeté toutes leurs forces dans la bataille électorale. Mais les sondages ont du mal à savoir qui va l’emporter.
Historique. Le référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne sera lourd de conséquences. Politiques, économiques, sociales. Dans les deux camps, pro et anti Brexit (British Exit) ont galvanisé leurs troupes jusqu’à la dernière minute.
Quelque 1.300 chefs d’entreprises qui, ensemble, emploient 1,75 million de salariés, ont déclaré que l’UE est « favorable à l’activité et à l’emploi ». Ce qu’a confirmé le FMI et même l’OCDE. En effet, la sortie de la cinquième économie du monde de l’Union désorganiserait durablement les grands équilibres politico-économiques du monde. Et aurait des effets incalculables sur d’autres régions. A commencer par le Royaume-Uni où l’Ecosse pourrait alors envisager son indépendance.
Le Premier ministre David Cameron a appelé ses concitoyens à ne pas « sauter de l’avion ». Il l’a redit encore avec force à la veille du scrutin : « Pour vous, votre famille et l’avenir de notre pays, votez pour rester ».
Jo Cox : anniversaire
Dans le camp opposé, emmené par l’ancien maire de Londres, Boris Johnson, on rêve de se défaire du joug de l’Europe qui n’apporte à leurs yeux que « les réfugiés et la pauvreté ». A coup de fausses informations et de révélations farfelues sur les normes européennes qui imposeraient la forme des bananes ou interdirait les grille-pains ou les bouilloires britanniques (!) ils ont rallié de nombreux adeptes du Brexit.
Au point que les sondages prévoient un résultat particulièrement serré. Les uns donnent le Brexit vainqueur et les autres donnent le Remain (Rester) gagnant. A un ou deux points près. Mais il est vrai que le camp des indécis varie de 7 à 15% selon les sondages, décidément peu fiables.
L’assassinat de la député travailliste Jo Cox va-t-il influencer le vote ? Peut-être. Ses obsèques ont été célébrées ce mercredi 22 juin, jour de son quarante- deuxième anniversaire. L’émotion suscitée par le geste fou pourrait faire pencher la balance du côté de ceux qui, comme elle, plaident pour le maintien du Royaume-Uni dans la grande famille européenne.
Inquiétudes et mise-en-garde
Le moins que l’on puisse dire c’est que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne inquiète tous les dirigeants européens et même au-delà puisque le président Obama s’est invité dans le débat. « En tant qu’amis, laissez-moi vous dire que l’Union européenne rend le Royaume-Uni encore plus fort » leur a-t-il fait savoir.
François Hollande a rappelé les conséquences « irréversibles » d’un vote en faveur d’un Brexit. « C’est plus que l’avenir du Royaume-Uni dans l’Union européenne qui se joue, a souligné le président de la République, c’est l’avenir de l’Union européenne. Le départ d’un pays qui est géographiquement, politiquement, historiquement, dans l’Union européenne aurait des conséquences extrêmement graves… Quand c’est non, c’est non, il n’y a pas de statut intermédiaire. »
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, a mis en garde lui aussi contre « un acte d’automutilation ».
Seront-ils entendus ?
M.G.