Protéger les consommateurs à l’ère du numérique, c’est l’une des priorités de la nouvelle Commission européenne. Ci-dessous la carte des attaques en temps réel.
L’Europe développe depuis plusieurs années une stratégie numérique pour offrir aux consommateurs la possibilité de profiter pleinement des avantages d’Internet et des technologies numériques.
Après, entre autres, la fin du blocage géographique dans l’e-commerce, la portabilité des abonnements en ligne de musique ou de films, la protection des données personnelles (RGPD)… la nouvelle Commission européenne passe à la vitesse supérieure en fixant le numérique et la protection de ses utilisateurs comme l’une de ses trois priorités. En attendant la nouvelle législation sur les services numériques annoncée dans le programme d’Ursula von der Leyen, le Centre Européen des Consommateurs (CEC) France revient sur quelques réalisations du marché unique numérique et les projets à venir.
Fin du géo blocage dans l’e-commerce
Depuis un an jour pour jour, l’Europe a mis fin au géoblocage injustifié dans le commerce électronique européen. Les consommateurs peuvent donc désormais acheter des biens et services à un professionnel basé dans un autre pays de l’UE, dans les mêmes conditions, les mêmes prix et conditions de livraison que des clients domiciliés dans ce pays. Ils ne peuvent plus être bloqués ou limités dans l’accès à un site ou à une application Smartphone d’un professionnel établi dans un autre Etat membre de l’UE pour des motifs liés à leur nationalité, leur lieu de résidence, leur adresse postale, leur adresse IP, leur adresse de livraison, leur langue, leur domiciliation bancaire. Ils ne peuvent pas non plus être redirigés automatiquement vers un site national sans leur accord.
Mais acheter ne veut pas dire livrer. Accéder aux produits proposés par un professionnel basé dans un autre pays n’implique pas pour lui une obligation de livrer dans le pays de résidence du consommateur. Les consommateurs doivent donc organiser la livraison de leurs biens. Pour une véritable fin du géoblocage, la Commission travaille notamment sur la problématique des envois transfrontaliers en prévoyant une plus grande transparence des prix afin d’inciter les livraisons au-delà des frontières.
Film, musique, TV, radio partout dans l’UE
Depuis le 1er avril 2018 et l’entrée en vigueur du règlement européen 2017/1128, les consommateurs peuvent profiter de leurs abonnements payants pour regarder des films, des séries, écouter de la musique (ex : Netflix, Amazon Prime, Deezer, Spotify etc) ou lire des e-books même lorsqu’ils séjournent temporairement dans un autre Etat membre de l’UE. L’Europe a autorisé la portabilité transfrontalière des contenus numériques. Mais ces règles ne s’appliquent qu’aux courts séjours dans un autre pays de l’UE, elles ne bénéficient donc pas aux 20 millions d’Européens qui vivent dans un autre pays de l’UE et qui souhaitent suivre les programmes TV et radio dans leur langue maternelle.
C’est pourquoi l’Europe s’est engagée à rendre disponible sur Internet les émissions de TV et radio étrangères dans tous les Etats membres de l’UE : les consommateurs devraient ainsi d’ici le 7 juin 2021 bénéficier d’un plus grand choix pour regarder et écouter en ligne des programmes diffusés dans d’autres pays de l’UE (directive 2019/789).
Internet pour tous
L’Europe veut garantir à tous les citoyens de l’UE la meilleure connexion Internet possible. Pour cela, l’initiative WiFi4EU a été lancée pour aider les collectivités locales en Europe à installer des points d’accès wifi gratuits dans les lieux publics. 7980 communes de l’UE ont déjà bénéficié de ce programme.
La Commission a également présenté un plan d’action pour déployer la 5G dans l’ensemble de l’UE avec pour objectif qu’au moins une grande ville dans chaque État membre soit « connectée 5G » d’ici fin 2020 et que toutes les zones urbaines et les principaux axes de transport terrestre disposent d’une couverture 5G en 2025.
Plus d’un an de protection des données personnelles
Le 25 mai 2018, l’Europe a harmonisé et renforcé les droits des consommateurs européens sur leurs données personnelles avec le fameux RGPD. Ce règlement a renforcé les droits existants comme le droit à l’information, l’accès ou la rectification de ses données, il a créé des droits nouveaux comme le droit à l’oubli et il a augmenté considérablement les sanctions des professionnels en cas d’infraction. Le RGPD est une vraie avancée aussi parce qu’il s’applique non seulement à toutes entreprises ou organismes européens mais aussi à tous les géants d’Internet domiciliés hors UE mais agissant sur le territoire européen (cf la sanction de 50 millions d’euros infligée à Google par la CNIL).
L’Europe a aussi consacré la valeur marchande des données personnelles en reconnaissant les mêmes droits protecteurs (garantie de 2 ans, droit de rétractation de 14 jours…) aux « achats » de services numériques « gratuits », c’est-à-dire pour lesquels les consommateurs n’ont pas versé de l’argent mais fourni des données personnelles (inscription sur des réseaux sociaux, ouverture d’une messagerie électronique, stockage de données sur le Cloud…).
Transparence des marketplaces
De plus en plus d’entreprises du e-commerce hébergent sur leur site, moyennant une commission, des vendeurs indépendants établis dans différents pays. Elles deviennent alors des « Marketplaces ». En achetant à un vendeur situé hors UE sur une marketplace européenne, les consommateurs ont en principe les mêmes droits que s’ils achetaient à un vendeur européen (délai de rétractation de 14 jours, 2 ans de garantie légale de conformité…). Mais leur mise en œuvre peut s’avérer beaucoup plus compliquée. C’est pourquoi la proposition de directive concernant une meilleure application et modernisation des règles de protection des consommateurs renforce les obligations d’informations lors des achats en ligne : information claire sur l’identité du vendeur et son statut (professionnel ou particulier sachant que les droits des consommateurs ne s’appliquent aux achats entre particuliers), information sur le paiement ou non du vendeur pour figurer dans les premiers résultats de la recherche…
Sécurité des paiements électroniques
Pour rendre plus sûr le commerce électronique et lutter contre la fraude à la carte bancaire, l’Europe a imposé aux Etats membres de l’UE une sécurisation renforcée des moyens de paiement et des accès aux comptes en ligne par le système de « l’authentification forte du client« . Cette mesure est entrée en vigueur le 14 septembre 2019 dans tous les pays européens et verra le jour progressivement dans un certain nombre de pays comme en France (application totale en 2022) afin de laisser le temps aux banques et cybermarchands de se mettre en conformité. D’ici là, la prudence est de mise envers les (faux) e-mails (phishing) que les consommateurs pourraient recevoir concernant la mise en place de cette mesure : les banques ne demandent JAMAIS à leurs clients de confirmer par e-mail des données personnelles.
Prendre conscience des attaques informatiques
Plusieurs sociétés spécialisées en sécurité informatique ont créé des cartes dynamiques qui affichent en temps réel divers types d’attaques informatique. Ces cartes n’ont évidement pas pour objectif de faire paniquer le public ou de le rendre paranoïaque. Soyons simplement prudent avant de cliquer sur un lien. Par exemple, vous recevez un email de votre banque avec un lien ou une pièce jointe ? Le premier réflexe est de ne pas cliquer sur ce type de lien : rendez-vous manuellement (en tapant l’adresse web, ex: banquepopulaire.fr, bnp.fr, cic.fr, etc…) sur le site de votre banque, connectez-vous et consultez vos documents. Certes c’est un peu plus long mais ils s’agit ici de bons réflex pour se préserver d’une attaque type « hameçonnage » par exemple.
Carte Checkpoint
Carte en temps réel montrant diverses attaques en cours sur une carte du monde
Dans la colonne de gauche, la fonction current rate permet d’ajuster la rapidité de rafraichissement de la carte
Carte Kaspersky
La très renommée société spécialisée en sécurité informatique Kaspersky propose un système de visualisation similaire mais cette fois via une mappemonde en temps réel.