Guillaume Canet rassemble à nouveau sa bande des « Petits mouchoirs » au Cap-Ferret dans « Nous finirons ensemble », pour reparler des amis, des amours, des emmerdes…
Si on les enfonce dans les poches pour enfouir les petits secrets, « Les petits mouchoirs » avaient aussi épongé bien des rires et des pleurs à l’automne 2010. Avec près de 5,5 millions d’entrées, le film de Guillaume Canet avait été le grand succès français de l’année, seul le sorcier à lunettes « Harry Potter » avait fait mieux avec 6 millions de spectateurs. La critique avait fait la fine bouche, mais le public français avait donc ri et pleuré avec cette bande de copains en vacances au Cap-Ferret, joués par Marion Cotillard, François Cluzet, Gilles Lellouche, Benoît Magimel, Laurent Laffite, Valérie Bonneton, Pascale Arbillot, et l’ostréiculteur devenu célèbre Joël Dupuch…
Une petite décennie plus tard, revoici les mêmes au même endroit dans « Nous finirons ensemble » (sortie le 1er mai), à nouveau réalisé par Guillaume Canet, pour reparler encore et toujours des amis, des amours, des emmerdes… Le premier film se terminait avec l’enterrement de l’un des leurs, Ludo joué par Jean Dujardin ; depuis, rien n’est plus vraiment pareil, la bande a explosé. Au début du second film, on retrouve Max (François Cluzet), venu rouvrir la fameuse maison du Cap-Ferret, mais pas pour l’été, pour la mettre en vente, ce qu’il n’a encore dit à personne, pas même à son ex-femme Véronique (Valérie Bonneton).
Des retrouvailles d’abord tendues
Surprise, surprise, une partie de la troupe de potes débarque sans prévenir, pour faire la fête, célébrer le soixantième anniversaire de Max, ce qu’il n’a absolument aucune intention de célébrer, sinon en solitaire et ça se comprend. L’accueil n’est pas très chaleureux, pas le bon moment, pas forcément une bonne idée, les retrouvailles sont d’abord tendues : ce n’est pas parce qu’on a été pote pendant 20 ans qu’on est obligé de le rester, d’ailleurs cela fait trois ans que les copains ne se sont pas vus. Grande discussion, règlements de compte, reproches… ça part mal, jusqu’à ce que tous reconnaissent qu’ils sont quand même contents de se voir.
Une super maison de vacances au bord de la mer, de grandes tablées, des vannes, des rires et des engueulades, des jeux et des embrassades, des huitres et du vin blanc, des couchers et levers de soleil, des maladresses, des incidents, un drame… « Nous finirons ensemble » reprend le même schéma, les mêmes éléments, que le premier film, avec quelques nouveaux personnages, la douce Sabine (Clémentine Baert) qui apaise son nerveux de Max, et ce concurrent (incarné par José Garcia) qui lorgne à la fois sur l’ex-épouse, la maison, et même ses bonnes bouteilles.
Attachants et agaçants
Pendant toutes ces années, il s’est passé des choses, tous les personnages ont vieilli, tous ont changé ; tout comme les comédiens qui les incarnent. Toujours aussi psychorigide, invivable, Max (François Cluzet) qui régalait son monde est au bord de la faillite, séparé de Véronique (Valérie Bonneton) qui, désormais, pense d’abord à elle ; l’idéaliste Marie (Marion Cotillard) est mère et désenchantée, Eric (Gilles Lellouche) est père et acteur connu, il garde sous sa coupe Antoine le gaffeur (Laurent Laffite) comme souffre-douleur, Vincent (Benoît Magimel) assume son homosexualité mais craque encore pour son ex, Isabelle (Pascale Arbillot), qui vit maintenant en femme libérée…
Ceux qui avaient aimé « Les Petits mouchoirs » auront plaisir à reprendre un peu de vacances avec ces amis pour la vie, attachants pour leurs qualités, agaçants pour leurs imperfections. Les deux films sont ainsi des chroniques de leur époque, des comédies des petits bonheurs, de la vie, et du temps qui passe. Personnages et spectateurs, c’est sûr, nous finirons ensemble.
Patrick TARDIT
« Nous finirons ensemble », un film de Guillaume Canet (sortie le 1er mai).