Bons sentiments et grand cœur, le film de Kheiron suit un scénario prévisible.
Pour son second film en tant que réalisateur, Kheiron vise haut dès le début avec une citation de Victor Hugo : « Il n’y a ni mauvaises herbes, ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs ». Après avoir raconté l’histoire de ses parents qui avaient fui l’Iran pour la France, dans son premier film « Nous trois ou rien », l’humoriste s’inspire cette fois de son passé d’éducateur avec « Mauvaises herbes » (sortie le 21 novembre), au titre suggéré par ce bon vieux Victor.
Kheiron y joue Waël, ancienne mauvaise herbe lui-même, qui survit d’arnaques plus ou moins efficaces, avec la complicité d’une retraitée qui, jadis, lui a sauvé la vie, une certaine Monique interprétée par Catherine Deneuve (!). Echouant à escroquer une ancienne connaissance de madame (joué par André Dussolier), Waël est contraint de faire l’éducateur avec un groupe de jeunes « en difficulté scolaire ». Suivant le principe « un enfant qui cause des problèmes est un enfant qui a des problèmes », les mômes les cumulent les problèmes : drogue, délinquance, inceste, viol… il y a du lourd.
Mais bien sûr, avec de la tchatche et des vannes, Waël va progressivement mettre dans sa poche ces « décrocheurs », six ados rebelles à l’autorité, « enfants difficiles » mais attachants. Ces « Mauvaises herbes » vont donc trouver un bon terreau pour pousser plus sereinement, car bien sûr que ces gamins ont « un bon fond ». Bons sentiments et grand cœur, ce film suit un scénario sans surprises, tellement prévisible qu’on voit venir de loin une fin forcément positive.
Patrick TARDIT
« Mauvaises herbes », un film de Kheiron, avec Catherine Deneuve et André Dussolier (sortie le 21 novembre).