La colère des gilets jaunes monte aussi vite que le prix des carburants. L’incapacité de l’exécutif à désamorcer la crise montre à quel point la détermination des manifestants est forte.
Samedi 17 novembre 2018 devrait être une journée noire sur les routes et autoroutes de France. Mais aussi dans les rues des grandes villes où des rassemblements et des manifestations sont prévues par les gilets jaunes. La mobilisation prend chaque jour un peu plus d’ampleur sur les réseaux sociaux. Une page Facebook recense tous les points de blocage en temps réel, indiqués par un gilet jaune. A ce jour, quelque 300 blocages sont d’ores et déjà prévus, du nord au sud, de l’est à l’ouest.
Il s’agit de protester massivement contre la hausse insupportable pour beaucoup de Français du prix des carburants : + 23% pour le diesel, + 15% pour l’essence en quelques mois. Et ça va continuer !
Les conséquences financières sont lourdes pour certaines catégories de la population. D’abord pour tous les automobilistes qui n’ont pas d’autre choix que de prendre leur voiture pour aller travailler ou se rendre à la ville pour les nécessités courantes.
Ensuite, c’est une charge supplémentaire pour les entreprises de transport, pour le BTP, pour les taxis et VTC, les agriculteurs, pour certaines TPE-PME et certains commerces qui n’ont pas d’autre choix que de répercuter ces hausses sur leur prix de vente.
Enfin, l’augmentation du prix du fioul est telle que les familles les plus modestes et les retraités les moins bien lotis ne pourront plus se chauffer normalement.
Comme nous l’avons déjà écrit, cela va mal finir.
Le président des riches
Car à la hausse des carburants s’ajoutent l’incompréhension de la limitation à 80 km/k sur les routes nationales, la multiplication des radars, le péage à l’entrée des ville… Trop, c’est trop !
Certes, il est indispensable de lutter contre le réchauffement climatique, certes il est nécessaire de protéger la santé, surtout celle des enfants qui souffrent d’un air pollué dans les villes encombrées de voitures. Mais faut-il faire supporter le poids de la transition écologique aux populations les plus fragiles, celles qui utilisent le gazole pour se chauffer et pour aller travailler ?
« J’en ai marre de ces augmentations sous prétexte d’écologie disait récemment l’un de nos lecteurs. On va crever avant la planète ! »
Le matraquage fiscal est d’autant moins accepté que, dans le même temps, le gouvernement fait de généreux cadeaux aux Français les plus riches. Comme la suppression de « l’exit tax » visant à mettre un terme à l’exil fiscal, la suppression de l’ISF et autres avantages consentis aux classes favorisées ou aux grandes entreprises.
Bref, Macron est désormais perçu comme le président des riches qui fait payer les pauvres.
« J’assume ». Et après ?
« J’assume … » a déclaré Emmanuel Macron à la presse régionale qui l’interrogeait sur la sur taxation du diesel. « Je préfère la taxation du carburant à la taxation du travail. »
Il assume. Et après ? Les Français ont compris qu’Emmanuel Macron comme son gouvernement sont déconnectés des réalités quotidiennes, qu’ils ne comprennent pas la dureté des temps pour beaucoup d’entre eux. Et ce ne sont pas les mesurettes préconisées pour éteindre la grogne qui changeront quoi que ce soit.
La journée du 17 novembre 2018 est destinée, justement, à leur rappeler que l’on ne fait pas des réformes, aussi justifiées soient-elles, contre l’avis du peuple. Les gilets jaunes ne veulent pas être les vaches à lait du pays. Ils le diront bien fort sur les routes de France. Le 17 novembre et peut-être d’autres jours.