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Gaza : un camp d’extermination!

L’ONU dénonce l’escalade des violences et le blocus de l’aide à Gaza. Les ONG rejettent fermement les accusations de détournement de l’aide humanitaire au profit du Hamas, alors que plus de 950 enfants auraient été tués ces deux derniers mois dans l’enclave palestinienne.

Gaza : la famine, une arme de guerre pour Israël (capture ONU)
Gaza : la famine, une arme de guerre pour Israël (capture ONU)

La situation humanitaire à Gaza continue de se détériorer dramatiquement après une nouvelle nuit de bombardements israéliens ayant fait au moins 64 victimes supplémentaires. Face à l’intensification des frappes et au blocus total de l’aide depuis plus de deux mois, les responsables de l’ONU tirent la sonnette d’alarme et dénoncent ce qu’ils qualifient de « nettoyage ethnique ».

Les enfants, premières victimes du conflit

« Le signalement de la mort d’au moins 45 enfants dans la bande de Gaza au cours des deux derniers jours est un autre rappel dévastateur que les enfants à Gaza sont les premiers à souffrir », a déclaré Edouard Beigbeder, directeur de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Il souligne que ces 19 derniers mois ont été particulièrement meurtriers pour les plus jeunes.

Selon des rapports récents, plus de 950 enfants auraient perdu la vie à Gaza au cours des deux derniers mois et 25.000 depuis le 7 octobre 2023. « Du nord au sud, les enfants sont tués et mutilés dans les hôpitaux, les écoles transformées en abris, les tentes de fortune ou les bras de leurs parents », a ajouté le responsable de l’Unicef.

Une situation qualifiée de « nettoyage ethnique »

Face à l’intensité des bombardements dans des zones densément peuplées, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, n’hésite pas à qualifier la situation de nettoyage ethnique. « Cette dernière salve de bombes, qui contraint les populations à fuir sous la menace d’attaques accrues, la destruction méthodique de quartiers entiers et le refus d’accès à l’aide humanitaire indiquent qu’il semble y avoir une volonté de provoquer un changement démographique permanent à Gaza« , a-t-il dénoncé, appelant à « arrêter cette folie immédiatement ».

Le blocus humanitaire, une « diversion cynique »

Jens Laerke, porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l’ONU, a vivement critiqué le « Plan B » israélien pour la distribution de l’aide. Ce plan limiterait la distribution à seulement quatre ou cinq points contre 400 auparavant, qualifiant cette proposition de « diversion cynique« .

Des camions chargés d’aide essentielle restent bloqués à la frontière : « des chaussures pour enfants, de la papeterie et des jouets, des pâtes, des œufs, des bonbons, des tentes, des réservoirs d’eau, des kits d’allaitement, des substituts de lait maternel, du shampoing et du savon pour les mains », a énuméré M. Laerke, avant d’ajouter ironiquement : « quelle guerre peut-on prétendre mener avec ça ? »

Les hôpitaux sous les bombes

La situation sanitaire est également catastrophique. Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, a rapporté que l’hôpital européen de Khan Younès, « l’un des hôpitaux les mieux organisés de Gaza« , a été bombardé, obligeant à évacuer des enfants atteints de cancer. « Si vous avez un cancer et que vous ne recevez pas de traitement, vous souffrirez et finirez par mourir », a-t-elle souligné.

D’après le ministère de la Santé de Gaza, près de 53.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit en octobre 2023. L’OMS estime que plus de 10.000 patients, dont 4.500 enfants, nécessitent une évacuation médicale urgente.

Un appel à une solution politique durable

Alessandra Vellucci, porte-parole du Service d’information de l’ONU, a rappelé la position du Secrétaire général António Guterres : seule une solution politique peut mettre fin à cette crise. « Une solution durable, longue et équitable au conflit israélo-palestinien doit être trouvée », a-t-elle déclaré, soulignant que cette solution comprenait « deux États indépendants vivant en paix, côte à côte ».

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