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Ukraine : L’UE dévoile un plan de 800 milliards d’euros

Alors que Washington suspend son aide militaire à l’Ukraine, Bruxelles propose un plan massif d’investissement dans la défense européenne. Ursula von der Leyen présente une stratégie ambitieuse pour l’autonomie militaire de l’UE.

Ursula von der Leye, Présidente de la Commission européenne
Ursula von der Leye, Présidente de la Commission européenne

L’Europe continue de se préparer à un désengagement américain.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dévoilé, mardi 4 mars, un plan pour « réarmer l’Europe », qui doit permettre à l’Union européenne de mobiliser près de 800 milliards d’euros pour sa défense, et fournir une aide immédiate à l’Ukraine. Cette somme comprend notamment 150 milliards de prêts, a-t-elle déclaré devant la presse.

Ursula von der Leyen a également proposé un assouplissement des règles budgétaires pour favoriser des investissements dans la défense. « Cela permettra aux États membres d’augmenter de manière significative leurs dépenses de défense sans déclencher la procédure de déficit excessif », a-t-elle déclaré depuis Bruxelles.

Les États-Unis suspendent leur aide à l’Ukraine

« Nous faisons une pause et réexaminons notre aide pour nous assurer qu’elle contribue à la recherche d’une solution », a annoncé un responsable de la Maison-Blanche, lundi. Cette décision concerne des aides votées pendant le mandat de Joe Biden et en large partie déjà soldées, mais il restait encore des équipements et des armes à livrer.

Benjamin Haddad, ministre français délégué chargé de l’Europe, a critiqué cette décision sur France 2 : « Si on veut la paix, une décision de suspension des armes à l’Ukraine, est-ce qu’elle renforce la paix ou est-ce qu’elle l’éloigne ? Elle l’éloigne parce qu’elle ne ferait que renforcer la main de l’agresseur. »

Des divergences sur le financement et la stratégie

La France s’oppose à une utilisation des avoirs russes pour financer l’effort militaire européen. Selon le ministre de l’Économie Eric Lombard, capturer les avoirs russes gelés serait « contraire aux accords internationaux ». « La position de la France, c’est que ces avoirs russes appartiennent notamment à la Banque centrale de Russie », a-t-il précisé sur Franceinfo, ajoutant que « ça ne peut pas être des avoirs qui seraient capturés ».

Peer de Jong, vice-président de l’institut Themiis et ancien colonel des troupes de marines, estime que « l’Europe n’est pas en situation de compenser ce manque américain » et pointe « une fossilisation globale de l’aide américaine en direction de l’Ukraine ». « Il restait entre trois et quatre milliards de matériel à délivrer », précise-t-il.

Des positions divergentes entre Washington et Kiev

Dans un entretien à Fox News, le vice-président américain JD Vance a affirmé que le président ukrainien avait « montré un refus clair de s’engager dans le processus de paix » souhaité par Donald Trump. « Je pense que Zelensky n’y était pas encore, et je pense, franchement, qu’il n’y est toujours pas, mais je pense que nous finirons par y arriver. Il le faut », a-t-il déclaré.

De son côté, Volodymyr Zelensky a affirmé sur X qu’il était « très important que nous essayions de rendre notre diplomatie vraiment substantielle pour mettre fin à cette guerre le plus vite possible. » Le président ukrainien a également réitéré son appel à fournir à l’Ukraine des garanties de sécurité, soulignant que « c’est l’absence de garanties de sécurité pour l’Ukraine il y a 11 ans qui a permis à la Russie de commencer l’occupation de la Crimée et la guerre dans le Donbass, puis l’absence de garanties de sécurité a permis à la Russie de lancer une invasion à grande échelle ».

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