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L’offre de soins en milieu rural laisse à désirer selon l’AMRF

L’Association des maires ruraux de France poursuit son action pour documenter les inégalités d’accès aux soins en milieu rural, en publiant une nouvelle étude sur le recours aux soins hospitaliers en milieu rural.

Inégalité des soins entre la ville et la campagne (DR)
Inégalité des soins entre la ville et la campagne (DR)

Focus sur l’hôpital

« L’Association des Maries Ruraux de France (AMRF) poursuit son travail d’étude sur la santé en milieu rural à destination des élus et du débat public en s’attaquant à la montagne des soins hospitaliers, peu connus en milieu rural depuis leur éloignement en termes de plateaux techniques, sous couvert de sécurité sanitaire, notamment dans le cas des maternités » explique Gilles Noël, vice-président de l’AMRF en charge de la Santé.

Ce focus sur l’hôpital est le 3ᵉ volet d’une série d’études, toujours aussi peu glorieuses pour les ruraux qui pâtissent d’une surmortalité (étude d’avril 2023) et d’un accès à la médecine de ville assez rare (étude de novembre 2022). Avec une particularité de méthode dans cette étude sur les 18 millions de soins hospitaliers recensés en 2021, qui sont auscultés dans 5 domaines en fonction de leur niveau de gravité sur les 6300 secteurs géographiques du Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information (PMSI).

Des écarts de consommation

L’étude révèle, des écarts de consommation de soins hospitaliers qui se creusent et s’amplifient entre les espaces urbains denses et le milieu rural très peu dense, marquant le signe d’une prise en charge trop tardive. Les écarts sont particulièrement importants en ce qui concerne la chirurgie et les activités interventionnelles, qui représentent à elles deux 50 % de l’activité hospitalière.

Pourtant, à âge et sexe égal, les ruraux n’ont pas de raisons d’être moins hospitalisés que les urbains. Or l’étude révèle que l’éloignement géographique des populations rurales avec les CHU (ce qui est une tautologie…) est devenu un facteur dominant dans la prise en charge des habitants, preuve de la nécessité de renforcer les centres hospitaliers de proximité (ce qui est un vœu pieu…) alors que les inégalités territoriales apparaissent comme conséquentes, avec notamment plusieurs régions qui ont des indices comparatifs de consommation hospitalière très faibles, à l’image de la région Centre-Val-de-Loire, mais aussi de beaucoup de territoires localisés sur les marges de leur département.

Vite, il y a urgence à agir en renforçant le maillage du service publique hospitalier (enjeu d’aménagement du territoire et d’équité) et en confortant les ressources humaines des centres hospitaliers (enjeu sanitaire de qualité des soins) !

Les principaux résultats :

  • En éliminant les effets de structure des populations, l’étude montre que les habitants du rural consomment moins de soins hospitaliers que ceux des villes (à âge et sexe égal)
  • Le calcul d’indices comparatifs d’hospitalisation (ICH) montre que ces variations se retrouvent toujours constamment en moyenne dans tous les segments d’activité observés (Chirurgie, Interventionnel, etc.)
  • L’analyse géographique des ICH montre une progression continue depuis les territoires les moins peuplées jusqu’aux centres urbains : c’est-à-dire que l’éloignement des centres hospitaliers et devenu le principal déterminant en matière d’accès aux soins.

Les principaux chiffres :

-16 % : On remarque une gradation continue des valeurs : à âge et sexe égal, les habitants du rural très peu dense consomment 16% de soins hospitaliers en moins que la moyenne nationale (-6% pour les territoires ruraux peu denses ; +2% dans l’urbain intermédiaire ; +5% dans l’urbain dense) + loin – traités : Cette linéarité statistique est le signe du rôle déterminant de la distance dans le recours aux soins hospitaliers, dont le corolaire avec l’éloignement des centres hospitaliers régionaux est particulièrement criant, de même que le lien avec la rareté de médecins traitants dans les bassins de vie ruraux qui engendre une prise en charge hospitalière moindre
-30 % : En comparaison aux chiffres de la consommation de soins en milieu urbain dense, on note que les habitants du rural isolé consomment 20 % de soins hospitaliers en moins et jusqu’à 30 % de séances en moins (dialyses en centre et chimiothérapies), et 12 % de courts séjours hospitaliers en moins.

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