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Présidentielle : Attention, Viginum vous surveille !

Le service de Vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum) a pour mission de protéger le débat démocratique des intrusions externes. En surveillant mieux les publications internes ?

Espionnage (Pixabay)
Espionnage (Pixabay)

Le débat public, au 21ᵉ siècle, s’exprime d’abord sur le web. Les réseaux sociaux sont devenus la première source d’information du public. La puissance de ces outils numériques de communication est planétaire. De sorte que, désormais, des groupes plus ou moins malveillants situés à l’autre bout du monde peuvent s’inviter dans le débat démocratique d’un État. Grâce à une propagande bien menée, ils peuvent influencer les idées et les opinions des citoyens, voire orienter leur vote. Au point de décider qui sera élu et qui sera battu ? Peut-être. Le débat a enflammé la dernière campagne électorale aux États-Unis, mais aussi, dans une moindre mesure, en France.

Surveiller, surveiller, surveiller

Pour éviter que des ingérences numériques étrangères ne fassent peser une menace sur le fonctionnement démocratique de notre pays, l’État a créé, en juillet 2021, le service de Vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum).  Ses missions ?

  • Veiller, détecter et analyser les dynamiques de propagation de contenus hostiles à la France, via les plateformes numériques, orchestrées par des acteurs étrangers, étatiques ou non étatiques, de nature à nuire aux intérêts fondamentaux de la Nation ;
  • Animer et coordonner les travaux interministériels en matière de protection contre ces opérations ;
  • Contribuer aux travaux européens et internationaux et assurer la liaison opérationnelle et technique avec ses homologues étrangers.

Gabriel Ferriol, magistrat de la Cour des comptes, a été nommé chef du service Viginum le 30 septembre 2021.

La manipulation de l’information

Selon le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) « une menace sérieuse se répand dans le débat public ». D’où la nécessité de la détecter, de la surveiller, de l’analyser et « de concevoir des stratégies de réponse adaptées ».
Ce dispositif consiste par conséquent à lutter contre la manipulation de l’information. Et donc à lutter contre les fausses informations ou fake news !
C’est ici qu’il y a un problème d’ordre politique. Qu’est-ce qu’une vraie et une fausse information ? Si je dis Dieu existe : vraie info ou fake news ?
On le voit aussi avec le débat sur la Covid-19 et les vaccins : quelle est la vérité scientifique puisque cette vérité change à peu près chaque jour ?
La mise en place de ce « service » d’État destiné à surveiller le contenu de nos publications sur les réseaux sociaux a de quoi inquiéter. Notamment en période électorale pour laquelle, justement, il a été conçu. Certes, un Comité éthique et scientifique est, en principe, garant des conditions d’exercice de l’activité de Viginum.
Mais c’est un outil très intrusif qui, au motif de lutter contre des groupes étrangers malveillants opérant depuis la Russie, la Chine, l’Afrique ou la Turquie, pourrait espionner tous les Français via les réseaux sociaux. Autant le savoir.

 

 

 

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