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Le CHRU de Nancy lance un dépistage mobile de l’hépatite C pour les usagers de drogues

Faciliter le dépistage du virus de l’hépatite C (VHC) et l’accès au traitement antiviral chez les usagers de drogues infectés est désormais possible grâce à la mise en place d’une structure mobile par le CHRU de Nancy.

CHRU de Nancy (wikipedia)
CHRU de Nancy (wikipedia)

Porté par le Professeur Jean-Pierre Bronowicki, responsable du service hépato-gastro-entérologie et Sylvie Ehrhart, Infirmière Diplômée d’État, ce projet contribue à répondre à l’objectif fixé par le Ministère de la santé et des solidarités : éliminer le virus de l’hépatite C en France d’ici à 2025.

Encore 75 000 porteurs du VHC en France

Depuis 2017, les traitements antiviraux à action directe sont devenus accessibles à tous les patients infectés par le VHC, quel que soit le degré de sévérité de leur maladie. Ces traitements sont efficaces dans plus de 95 % des cas : en 2020, 18.000 personnes ont pu être guéries.
« On estime aujourd’hui qu’il reste 110 000 personnes susceptibles d’être traitées dans l’Hexagone. Mais parmi elles, 75.000 restent à dépister, explique Professeur Jean-Pierre Bronowicki. Tout l’enjeu est donc de trouver ces 75.000 porteurs cachés qui sont pour la plupart des usagers de drogues ».
La lutte contre l’hépatite C est un axe majeur de la stratégie nationale de santé 2018/2022 du gouvernement dont l’une des mesures phares est « d’intensifier les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés pour contribuer à l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025 ».

Un camping-car dédié au bilan et aux soins en collaboration avec les structures locales prenant en charge les usagers de drogues

« La mise en place d’un camping-car sillonnant les territoires reculés de la Lorraine, comme les Vosges et la Meuse, diminuera les inégalités d’accès aux soins tout en proposant une prise en charge médicale des hépatites virales sur le lieu d’habitation de l’usager de drogues », affirme Pr Jean-Pierre Bronowicki. « Cette structure mobile interviendra uniquement dans le cadre de convention, en appui des structures sociales (les Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) et les Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques des Usagers de Drogues (CAARUD)), notamment dans les villes ne bénéficiant pas d’une structure fixe de prise en charge des usagers de drogues », poursuit-il.

Un fibroscan mobile

Une première consultation « hors-les-murs » sera programmée au préalable par le CAARUD ou le CSAPA pour réaliser un bilan médical et sera assurée par Sylvie Ehrhart, infirmière diplômée d’État, détachée du service d’hépato-gastro-entérologie du CHRU. « Plusieurs examens seront effectués comme la recherche d’ARN du VHC à l’aide d’un automate mobile pour confirmer l’infection virale, une évaluation non invasive de la fibrose hépatique à l’aide d’un fibroscan mobile, ainsi qu’une éducation thérapeutique sur les modes de contamination, la prévention et les traitements des hépatites virales, détaille l’infirmière. Aussi, grâce à un protocole de coopération, je serai en mesure d’assurer des examens habituellement accomplis par un médecin comme la mesure de l’élastométrie du foie ». En cas de dépistage positif, un traitement par antiviraux à action direct sera prescrit à l’usager de drogues pour une délivrance par la pharmacie de ville la plus proche.
Le patient sera vu par la structure mobile au minimum tous les mois pendant le traitement, puis trois mois après l’arrêt du traitement pour confirmer la guérison virologique. Chaque visite renforcera l’éducation thérapeutique sur la réduction des risques et sur les comorbidités liées au virus.

Parcours dédié aux usagers de drogues au CHRU de Nancy

Depuis 2013, le parcours de soins pour l’usager de drogues ne cesse de s’améliorer et de se simplifier au CHRU de Nancy dans l’objectif de faciliter l’accès aux soins et de diminuer ainsi le nombre de porteurs du virus de l’hépatite C. Les différents acteurs gravitant autour des usagers de drogues se réunissent régulièrement et sont formés par Sylvie Ehrhart et Dr Hélène Barraud notamment à la pathologie VHC et VHB et au dépistage par Tests Rapides à Orientation Diagnostique (TROD). Des conventions de partenariat avec le CHRU ont été signées avec les structures nancéiennes (CAARUD Aides, CAARUD l’Echange et CSAPA).
Une ligne téléphonique dédiée permet à ces acteurs de prendre rapidement rendez-vous avec une infirmière diplômée d’État et un médecin spécialiste au CHRU dès qu’un usager de drogues est dépisté positivement au VHC.
Le délai d’attente est au maximum de 7 jours. Lors de la première consultation, le patient participe à un programme d’éducation thérapeutique, puis bénéficie d’un bilan biologique et d’un fibroscan. Le traitement pour l’hépatite C se déclenche dès le premier ou le deuxième rendez-vous.

Depuis 2019, 244 usagers de drogues ont été suivis lors de la consultation dédiée au CHRU et 180 ont été traités par les nouveaux traitements antiviraux directs. Le taux de guérison est de 95%.

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