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Marseille : un virus de plus en plus politique

Point-de-vue- Pour les Marseillais, la fermeture totale des bars et restaurants de la cité phocéenne pour deux semaines relève davantage des enjeux politiques que des mesures sanitaires.

Marseille : le Vieux Port et Notre-Dame
Marseille : le Vieux Port et Notre-Dame (Pixabay)

Depuis mercredi 23 septembre 2020, la Métropole Aix-Marseille (et la Guadeloupe) est placée en zone d’alerte maximale au Covid-19 par le gouvernement. Selon les autorités sanitaires, le taux d’incidence de la maladie serait au plus haut : 281 cas pour 100.000 habitants. Et le nombre de lits de réanimation dans les hôpitaux pour la Covid serait déjà de 30%. De quoi inquiéter et prendre des mesures radicales pour contenir l’épidémie afin d’éviter, si possible, l’état d’urgence sanitaire que nous avons connu au printemps. C’est à dire le confinement généralisé.
Conséquence : le préfet e la région PACA, Christophe Mirmand, a pris un arrêté, publié le 27 septembre 2020, prescrivant de nouvelles directives pour combattre le coronavirus. La mesure plus forte étant la fermeture totale des restaurants et débits de boisson du 27 septembre à minuit au 11 octobre 2020.

Un référé-liberté

L’annonce a provoqué un véritable tollé. Plusieurs centaines de manifestants sont sortis dans la rue pour refuser le diktat parisien et appeler à la désobéissance civile. Bistrotiers et restaurateurs sont montés au créneau pour dénoncer une mesure aux conséquences économiques désastreuses pour leurs entreprises. Le premier adjoint au maire de Marseille, Benoît Payan a même parlé « d’affront ». D’autant que les annonces faites par Olivier Véran, mercredi, ont été faites ans concertation des élus locaux.
Renaud Muselier, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a ainsi annoncé avoir déposé un recours collectif en référé-liberté, devant le tribunal administratif de Marseille parce que, dit-il, « quand on veut combattre une règle, on le fait dans les règles ». Pour lui, comme pour la vingtaine de professionnels et de représentants du monde économique « le sentiment d’injustice » à l’égard des Marseillais l’emporte sur les mesures sécuritaires. « On ne fait pas de la médecine, on fait de la politique » assène le président de PACA.
Dès ce lundi midi, quelques bars et restaurants marseillais bravaient l’interdit et restaient ouverts, risquant de fortes amendes.

Manif à Paris

De son côté le Pr Didier Raoult ne reste pas à l’écart du débat. « Je pensais et je pense toujours, je n’ai pas changé, que la peur est pire que le mal, dit-il sur RTL. Et c’est ce qu’il se passe. Il y a trop d’affolement, trop de nervosité, trop de panique. On regardera à la fin. Le poids de la mortalité à côté du poids social va être négligeable. Le poids social va être considérable car la peur n’a pas su être gérée ».
A Paris, où la situation sanitaire n’est guère plus différente qu’à Marseille, le classement en zone renforcée permet l’ouverture des bars et restaurants mais impose leur fermeture à 22 heures. D’où la colère des professionnels qui ont manifesté, dimanche soir, devant les Invalides.
A l’évidence, le virus a pris une dimension politique.

🔴 La violence des annonces d’Olivier Veran envers Marseille n’est pas acceptable. Il n’y a eu aucune concertation….

Publiée par Benoît Payan sur Mercredi 23 septembre 2020

 

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