L’île de France et la région Grand Est enregistrent la plus forte croissance du nombre de décès pendant la crise sanitaire du Ciovid-19 (INSEE). Mais le nombre de décès baisse de 2% depuis le 1er mai 2020.
Au niveau national
Le nombre de décès totaux enregistrés à la date du 26 juin 2020 et survenus entre le 1er mars et le 30 avril 2020 est supérieur à celui enregistré sur les mêmes périodes en 2019 ou 2018 : 129 678 décès ont été enregistrés en 2020 en France (soit une moyenne de 2 126 décès par jour), contre 102 787 en 2019 et 110 843 en 2018. Entre le 1er mars et le 30 avril, le nombre de décès en France est ainsi supérieur de 26 % à celui enregistré à la même époque en 2019 et de 17 % à 2018.
Un pic me 1er avril
Le nombre de décès, qui était en moyenne de 1 800 par jour sur la première quinzaine de mars 2020, augmente nettement à 2 250 au cours de la deuxième quinzaine. Il atteint un pic le 1er avril avec 2 804 décès enregistrés ce jour-là et diminue depuis (2 560 décès par jour en moyenne sur la première quinzaine d’avril, 1 890 au cours de la deuxième quinzaine). À noter cependant que le nombre moyen de décès par jour est souvent important en janvier ou février, au moment des épisodes grippaux ; au cours des cinq dernières années, il a atteint un maximum en janvier 2017 avec une moyenne de 2 200 décès par jour. Au total, le nombre de décès survenus entre le 1er janvier et le 30 avril 2020 s’élève à 238 271 ; il est supérieur à celui enregistré sur la même période en 2019 (219 041) ou en 2018 (222 828).
Aux niveaux régional et départemental
Au niveau régional
L’Île-de-France est la région qui enregistre la plus forte croissance du nombre de décès totaux entre le 1er mars et le 30 avril 2020 par rapport à la même période de 2019 (+ 90 %), suivie par le Grand Est (+ 55 %) et les deux régions Hauts-de-France et Bourgogne-Franche-Comté (respectivement + 27 % et + 26 %). À Mayotte, le nombre de décès augmente également de 25 % par rapport à 2019. Dans toutes ces régions, le nombre de décès est également supérieur à celui enregistré sur la même période en 2018. Dans deux autres régions, il est supérieur de 15 % environ à celui enregistré sur la même période en 2019, et également supérieur à 2018 : Auvergne-Rhône-Alpes (+ 19 %) et Centre-Val de Loire (+ 17 %). Les régions, comme les départements, sont les lieux dans lesquels les décès sont survenus, et non les lieux de résidence des personnes décédées.
Au niveau départemental
Trois départements comptent au moins deux fois plus de décès entre le 1er mars et le 30 avril 2020 que sur la même période de 2019. Il s’agit de la Seine-Saint-Denis (+ 124 %), du Haut-Rhin (+ 117 %) et des Hauts-de-Seine (+ 113 %). Parmi les dix départements enregistrant les plus fortes hausses de décès sur cette période entre 2019 et 2020, on trouve en outre les six autres départements franciliens (avec des hausses s’étageant de + 69 % à Paris jusqu’à 94 % dans le Val-de-Marne) et à nouveau un département du Grand-Est, les Vosges (+85 %). Cinq départements enregistrent, quant à eux, une progression comprise entre 50 % et 60 % par rapport à 2019. Il s’agit de l’Oise (61 %), de la Moselle (58 %), du Bas-Rhin (57 %), du Doubs (56 %) et de l’Aisne (51 %). Trente-quatre départements, au total, ont un surplus de décès d’au moins 20 % par rapport à 2019.
Dans la région Ile-de-France, la croissance du nombre de décès quotidiens a été très vive la deuxième quinzaine de mars (415 décès chaque jour en moyenne, contre 220 les quinze premiers jours de mars, soit + 90 %). A partir de la fin de la première semaine d’avril, le nombre de décès quotidiens s’est mis à décroître continûment, mais à un rythme moindre que celui observé en phase de croissance.
Dans la région Grand-Est
Le nombre de décès quotidiens a augmenté également très rapidement la deuxième quinzaine de mars (+ 71 % par rapport aux quinze premiers jours de mars), mais il a commencé à se réduire dès la première quinzaine d’avril (-1 %). La baisse s’est accentuée ensuite la deuxième quinzaine d’avril (- 32 %). La situation des départements du Grand-Est est aussi plus variable que ne l’est celle des départements franciliens.
La deuxième quinzaine de mars, la hausse des décès quotidiens a été très vive dans le Haut-Rhin (+ 145 %), comprise entre 80 % et 90 % dans la Meuse, la Haute-Marne et la Moselle, et d’environ 60 % dans la Marne, les Vosges et le Bas-Rhin. Dans tous les départements, à l’exception de la Marne et de la Meurthe-et-Moselle, le nombre de décès quotidiens s’est stabilisé ou a légèrement décru au cours de la première quinzaine d’avril avant de décroitre franchement la deuxième quinzaine d’avril. Dans le Haut-Rhin, la décrue a été importante dès la première quinzaine d’avril.
Entre le 1ᵉʳ mai et le 15 juin 2020, 70 402 décès sont enregistrés en France à la date du 26 juin, soit 2 % de moins qu’en 2019 et autant qu’en 2018. Ce nombre est toutefois encore provisoire et sera révisé à la hausse dans les prochaines semaines.